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Une recherche de repère
Jeune de banlieue, les petits larcins sont monnaie courante. La religion ne fait pas partie de la culture familiale, mais David Vallat s’interroge: « dans le quartier […] la plupart de mes copains sont arabes d’origine. Et donc musulmans. Leurs parents, issus de la première génération pratiquent une foi tranquille et discrète ». « Des repas, un sens de l’accueil, du partage » l’amèneront à se convertir à l’islam à l’âge de 15 ans. Mais, en parallèle, cela ne l’empêche pas de s’enfoncer petit à petit dans la délinquance.
Des mauvaises rencontres et de mauvais choix
A la prière, des courants intégristes voient le jour : « vous avez un islam d’endormis » adressent certains aux plus anciens. Nous sommes en 1991. Des recrutements s’organisent pour aller combattre auprès des musulmans en Bosnie. David Vallat commence à s’interroger… Il s’engage alors dans l’armée chez les chasseurs alpins où il trouve une autorité mais se perfectionne aussi au maniement des armes.
La Bosnie, puis un séjour en camp d’entraînement en Afghanistan l’entraîne sur la mauvaise pente. A son retour d’Afghanistan, David Vallat se trouve enrôler dans les réseaux du GIA et sera un rouage de l’organisation des attentats de 1995 en France. « Dans le passé, la jeunesse enragée pouvait se tourner vers l’extrême droite ou l’extrême gauche […] Sur le marché des idéologies subversives, que reste-t-il en 1995 ? Un islam radical prêt à mettre la main sur une frange entière de la jeunesse française ? […]La terreur est au bout de l’impasse ».
Une déradicalisation possible
Son emprisonnement pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste pour son implication dans les réseaux du GIA, la lecture et diverses rencontres lui permettront d’avoir un nouveau regard sur sa religion. « Mon esprit commençait à prendre du recul, à douter des réelles motivations de mon combat. ». Incarcération, lecture et heureuses rencontres lui permettront ainsi d’entamer le processus de déradicalisation. David Vallat n’a pas renié sa foi musulmane. « Seule ma lecture du Coran a changé. »
Cécile CHUZEVILLE