Tant d’étrangers sont en situation irrégulière !

Le Réseau d’Education Sans Frontières a été créé en 2004 à l’initiative de parents et d’enseignants qui aident et militent pour la régularisation des familles sans-papiers dont les enfants sont scolarisés et parmi eux, des jeunes majeurs sans papiers. Rencontre avec Iain Simpson Smith, un militant convaincu…

RESF © le haut clunisois

L’aide aux étrangers en situation irrégulière, c’est le quotidien de Iain Simpson Smith, militant à la Ligue des Droits de l’homme et membre de RESF. «?Notre réseau de bénévoles, nous dit Iain, qui compte une trentaine de militants actifs et plusieurs centaines de membres dans tout le département, a été constitué en septembre?2006, avec trente-deux organisations membres- associations,syndicats et partis politiques.Il a été mobilisé dès mars?2007 à Cluny lors de l’arrestation brutale, la mise en centre de rétention et l’expulsion d’une Camerounaise vivant dans le clunisois.?»

Accueillir et accompagner les demandeurs d’asile

L’objectif du RESF, comme celui d’autres associations telles que le Secours catholique, la Cimade, la Ligue des Droits de l’Homme, les amis de CADA et tant d’autres, est d’aider ces étrangers qui souvent se débattent pour venir ou rester en France. «?Notre aide, c’est les accueillir, les accompagner dansles démarches administratives, les aider à établir les dossiers, étudier les recours… mais aussi, informer le public, interpeller les responsables publics et manifester pour que leurs droits fondamentaux soient respectés!?»

Des actions publiques pacifiques

Vous avez vu peut-être les samedis au marché à Cluny ces cercles de silence, une belle façon non-violente de protester contre l’injustice. «?Je pourrais, dit Iain, vous citer tant de cas dramatiques dans le département : l’expulsion éclair de Philomène, étudiante malgache, après son assignation à résidence; Naïma, jeune Algérienne menacée d’expulsion, qui a fait une tentative de suicide; Helena, Angolaise déboutée du droit d’asile, qui s’est retrouvée à la rue avec ses deux enfants.?» Mais il y a aussi, heureusement, des dénouements positifs, comme la régularisation, après un long combat mené par son comité de soutien, d’Adil, jeune Marocain né en France mais ayant passé son enfance au Maroc, et à qui l’administration française n’avait pas accordé de titre de séjour lorsqu’il était venu, à l’âge de 16 ans, rejoindre sa famille installée à Mâcon… ou encore le retour et la régularisation d’Ilyes, jeune lycéen à Montceau, dont l’expulsion vers l’Algérie alors qu’il venait d’avoir 18 ans avait scandalisé ses parents, ses collègues de classe, ses professeurs et le député-maire de Montceau. «?C’estbien au nom de ces valeurs que nous exigeons le respect des droits humains et que nous trouvons insuffisantes, par exemple, les mesures proposées dans la récente circulaire Valls?», s’insurge Iain Simpson Smith.