Ramez, un Syrien blessé et exilé, à l’image de son peuple

arcenciel

C’est une belle famille, de celle que j’aurais aimé croiser, chez elle, dans d’autres circonstances. C’est la famille de Ramez, 25 ans, qui a été grièvement blessé par un bombardement en 2012. À son arrivée au Liban, ses parents s’adressent à arcenciel qui lui délivre un matelas à eau pour empê- cher la formation des escarres puis un fauteuil roulant et des séances de kiné dans un centre arcenciel.
C’est à cette étape de sa rééducation que nous le rencontrons, lui et les siens. Ils nous racontent cette funeste journée du 8 août 2012. Journée au goût d’enfer au cours de laquelle leur maison s’effondre lors d’un bombardement tuant net un voisin et un de leurs fils. Grièvement blessé, Ramez, doit être amputé, ses proches refusent. Il est alors porté sur les routes de montagne qui séparent le Liban de la Syrie, pour être conduit dans un hôpital au Liban, où il reçoit les premiers soins. Depuis, la famille est installée dans la maison de l’exil. Ramez subit plus de sept opérations et son corps n’est qu’un palimpseste de la violence, comme si la guerre devait s’insérer dans chaque millimètre de sa peau comme un tatouage, indélébile, de l’histoire de son pays.

La famille respire le calme et on viendrait à penser qu’elle dégage de la sérénité.

Pourtant, ils se racontent posément. La famille respire le calme et on viendrait à penser qu’elle dégage de la sérénité. Je m’enhardis à poser une question sur le ressentiment devant tant de souffrances. Ils sont presque étonnés par ma question et répondent à l’unanimité qu’ils n’ont pas de place pour un tel sentiment, mais qu’ils portent tous un incommensurable espoir, espoir de retour chez soi, espoir que Ramez retrouve son autonomie. Réfugiés et démunis, ils n’ont désormais que leur foi pour croire qu’ils pourront lui assurer les soins dont il a encore besoin. C’est l’histoire particulière d’une famille syrienne et pourtant c’est l’histoire que bien d’autres familles pourraient conter parce qu’il est des moments dans l’histoire des hommes où la tragédie n’est plus qu’une face du quotidien.
En 2013, près de 100 000 services ont été rendus par arcenciel aux réfugiés soit dix fois plus qu’en 2012. Les besoins sont énormes et continuent d’augmenter.

Pour participer: www.arcenciel.org rubrique dons ou par chèque: arcencielfrance Les cours 71520 Brandon
NB: le nom de l’association arcenciel s’écrit toujours sans majuscule et sans espaces