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Maurice… et tant d’autres
Tant de rendez-vous avec les défunts de la paroisse, et leurs familles, depuis que j’ai accepté la charge de curé des SaintsApôtres en Haut-Clunisois en 2003. En consultant les registres, ce sont en moyenne 66 rendez-vous par année.
Je donne beaucoup d’importance à ces célébrations qui nous permettent à tous de manifester la plus élémentaire des formes de solidarité. Celle qui mêle notre commune condition d’êtres mortels, nos raisons essentielles de vie, d’amitié, de respect, de reconnaissance et de foi dans une église signe de l’hospitalité la plus large possible. Souvent, vous m’avez transmis et fait transmettre le merci pour l’accueil des différentes personnes qui prennent le temps d’une préparation partagée à plusieurs et que vous avez apprécié, comme je l’apprécie aussi.
Pourquoi en parler aujourd’hui quelques jours après les obsèques de Maurice Passot ? C’est bien sûr affaire d’amitié personnelle. Mais, dès le début de ma responsabilité de curé de paroisse, j’ai su qu’il était le type même de ceux avec il fait bon partager les responsabilités. Même aux heures les plus difficiles de sa maladie, il savait demeurer présent aux autres membres de l’équipe d’animation et à ses projets ainsi qu’à tous ceux qui passaient à Nogent ou qu’il rencontra à Mâcon ou Tramayes.
Des signes partagés
Alors je peux tout à la fois évoquer ceux (celles) avec qui j’ai eu l’occasion de faire un bout de chemin au cours de cette responsabilité partagée – je le fais à la façon d’un titre de film qui eut du succès en son temps – Maurice, Michel, André, Henri, Madeleine, Renée, Marie-Thérèse et Joseph et les autres, oui tous les autres que j’ai connus autrement à travers les liens qui vous unissent à eux. Vous savez que chaque année, le 2 novembre, nous tenons beaucoup à cette célébration, où nous redisons les noms et prénoms de ceux qui nous ont quittés d’une Toussaint à l’autre. Et ce jour-là nous les citons pêle-mêle, village par village. Est-ce donner trop d’importance aux morts ? En fait, je donne de l’importance aux vivants qui n’éludent pas la mort, même quand elle les crucifie sur le moment. Une parole risquée dans l’émotion, des signes partagés devant les autres, des musiques choisies en connaissance de cause… même les maladresses disent encore qu’il est l’heure de fêter tel ou telle d’entre nous, et qu’il est bon que nous le vivions ensemble, tant que nous le pouvons.
Tout cela je l’ai partagé avec Maurice et j’ai dès le début apprécié chez lui (en sa personne, en sa maison, ce souci d’être respectueux des habitudes et traditions tout en se laissant interroger par les événements vécus et les personnes rencontrées. J’ai aimé pouvoir dire le jour de ses obsèques que j’étais en quelque sorte confirmé par lui!