L’Adieu À HASAN ZAÏN AL DEAN

À la demande de son épouse, Delal, c’est bien à l’Église de Tramayes et selon ses volontés exprimées peu avant sa mort qu’Hasan a été accompagné vendredi 8 mars.
Fuyant la guerre en Syrie, Hasan, sa femme et ses quatre enfants sont arrivés en France en septembre 2016, accueillis par les collectifs de «Villages solidaires » et « Accueil migrants » particulièrement actifs. Cérémonie d’adieu et non obsèques religieuses. En effet, appartenant à la communauté yésidie, la famille avait demandé de « passer par l’Église », avant l’inhumation d’Hasan au cimetière de Tramayes.
C’est ainsi que la paroisse a offert à Hasan, en guise d’accueil, les rites de la lumière et de l’encens. Ces rites, signe d’espérance et pratiqués lors des obsèques chrétiennes, alternaient avec les témoignages de ceux qui l’avaient bien connu depuis son arrivée en France.
Notre église, archi-comble et grande ouverte à « l’étranger », faisait ainsi signe en écho au refrain du chant de Taizé repris par tous lors de la prière universelle : « Ubi Caritas et Amor, Deus ibi est ».
Qui que nous soyons, et d’où que nous venions, croyants ou non, c’était bien au nom de la fraternité humaine que nous étions tous là, grâce à Hasan, présent parmi nous tous, ici et maintenant.
Parole recueillie, entre autres, en cheminant vers le cimetière d’une personne se déclarant « non croyante » : « il n’y a que dans nos églises de campagne que pour de tels évènements on peut trouver du sacré ; lequel n’est pas le monopole des seuls chrétiens » Sacralisation du lieu, sans aucun doute, mais aussi et surtout de nous tous unis dans le deuil
en nous tenant par la main.
Voici comment de cet « Adieu à l’Étranger » qui était devenu nôtre,
notre église peut et doit toujours rester ouverte à tous, bien au-delà
de la seule communauté paroissiale.

Pierre LEVIN et Jean DEBORDE

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