Homélie par René Aucourt – 10 avril 2020

Aujourd’hui, nous suivons le Christ Jésus, le Serviteur. Comme l’annonçait le prophète Isaïe : « C’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. »
Nous le suivons dans son arrestation, son procès injuste, sa condamnation, son rejet, son agonie et sa mort. Nous le suivons jusqu’au moment où il dit : « Tout est accompli. », jusqu’au moment où il remet l’esprit, en inclinant la tête. Nous le suivons et nous le voyons vivre toute cette Passion justement par passion, autrement dit par amour. Il ne recherche pas la souffrance pour elle-même. Mais tout ce qu’il vit, tout ce qu’il porte, tout ce dont il est chargé, c’est dans l’amour qu’il porte. Il donne sa vie par amour. C’est bien pour cela que nous pouvons, que nous osons, dire qu’il porte aussi toutes les souffrances et les douleurs de notre monde. C’est pour cela que nous pouvons lui remettre, lui confier tant et tant de visages, de situations… les nôtres, ceux qui nous sont proches, comme ceux qui loin, ceux qui connaissent l’épreuve de la maladie ou du deuil. La liste est longue. Notre prière se fait universelle. Nous suivons le Christ Jésus, le Serviteur. Et la fin de l’Evangile de la Passion en saint Jean déjà une lueur timide se laisse deviner. C’est le temps de la préparation de la Pâque. Et il y a cette belle phrase : « A l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne… c’est là qu’ils déposèrent Jésus. » Un jardin… la création a commencé dans un jardin. Voici donc qu’une création nouvelle est annoncée. Un jardin est plein de promesse. Avec le Christ Jésus, le Serviteur, voici qu’une graine est déposée dans le jardin de nos vies…
Ne descends pas dans le jardin,
Oh ! Jésus,
Ne descends pas dans le jardin
Avant le jour !
Si je ne descends pas dans le jardin
En pleine nuit,
Qui donc vous mènera vers les soleils
Du Paradis ?
Je descendrai dans le jardin
En pleine nuit.
Ne laisse pas lier Tes mains,
Oh ! Jésus,
Ne laisse pas lier Tes mains
Sans dire un mot !
Si je ne laisse pas lier mes mains
Comme un voleur,
Qui donc pourra détruire les prisons
Dont vous souffrez ?
Je laisserai lier mes mains
Comme un voleur.
Ne T’étends pas sur cette Croix,
Oh ! Jésus,
Ne T’étends pas sur cette Croix
Jusqu’à mourir !
Si je ne m’étends pas sur cette Croix
Comme un Oiseau,
Qui donc vous gardera contre l’Enfer
Où vous alliez ?
Je m’étendrai sur cette Croix
Comme un oiseau.
Ne laisse pas percer ton Cœur,
Oh ! Jésus,
Ne laisse pas percer ton Cœur
Par Tes bourreaux !
Si je ne laisse pas percer mon cœur
Comme un fruit mûr,
Qui donc vous baignera de sang et d’eau
Pour vous guérir ?
Je laisserai percer mon cœur
Comme un fruit mûr.
Ne descends pas dans le tombeau,
Oh ! Jésus,
Ne descends-pas dans le tombeau
Qu’ils ont creusé !
Si je ne descends pas dans le tombeau
Comme un froment,
Qui donc fera lever de vos cercueils
Vos corps sans vie ?
Je descendrai dans le tombeau
Pour y dormir. »
Didier Rimaud