Qu’est-ce
Comment cela se passe t-il ? Quel équipement faut-il prévoir ? Que voit-on sur la route au fur et à mesure du voyage ? Comment gérer l’effort dans la durée ? Comment soigner son corps ? …
Autant de questions que beaucoup de personnes, qui ont envie de prendre ainsi la route, se posent.
Un chemin de Compostelle passe par Tramayes depuis Cluny en direction du Puy en Velay. Le chemin d’Assise passe également par Tramayes. C’est donc tout naturellement que l’équipe de l’Office de Tourisme a souhaité mettre la question du pèlerinage à l’ordre du jour pour Les journées du patrimoine et en amont, sous l’impulsion de deux pèlerins « autochtones ».
Un double évènement est organisé autour du pèlerinage de St Jacques de Compostelle, salle Dufour à Tramayes:
- une exposition de photographies prises par Marilyne Sangouard, du 9 au 25 septembre
- un témoignage, celui de Jean-Paul Desroches, sous forme d’un diaporama commenté, le 17 septembre à 15 h, suivit d’un pot/vernissage à 17h, pour poursuivre agréablement les échanges.
Cette rencontre/exposition sera l’occasion d’envisager, un peu plus, quel type d’expérience il est possible de vivre. Vous pourrez obtenir des réponses à vos questions directement auprès de nos deux intervenants, ainsi qu’auprès de l’association « Les Pèlerins de Compostelle » qui sera présente.
Au travers des photos de Marilyne Sangouard vous verrez le déroulement d’un pèlerinage en images depuis St Jacques des Arrêts jusqu’à Santiago de Compostella, en Espagne. Elle nous livre également, au sein d’un texte vibrant et authentique, son expérience et ses motivations.
Marilyne SANGOUARD, Mon Chemin de Compostelle, 1/05/2014 – 10/07/2014
« Ce chemin de Saint Jacques de Compostelle a été la suite d’un cheminement à la fois personnel et professionnel. C’est au retour de deux années remuantes pour moi que je décide de prendre la route. Deux années qui bouleversent mes origines et mon identité, et qui m’amènent à m’interroger sur la direction que je veux donner à la suite de mon chemin de vie.
Un besoin de me retrouver avec moi-même, de prendre du recul face au mouvement collectif, de vivre à un autre rythme et en communion avec la nature. Et une envie de découvrir autrement mon propre pays.
Après m’être détachée de mes impératifs matériels et administratifs, je pars le 1er Mai 2014, jour du muguet, de Saint Jacques des Arrêts (Rhône, 69), mon village d’origine, avec l’essentiel sur le dos. Dans le sac, chaque gramme compte, et je m’aperçois vite que ce que je crois être l’essentiel est encore de trop. On apprend vite à se séparer du superflu.
Originaire à la fois du milieu agricole et viticole, je ne savais pas vraiment où j’allais ni ce qui m’attendait, mais je savais d’où je venais. Et sur mon chemin, mes pensées allaient souvent à ceux grâce à qui cette expérience se réalisait.
Sur ce chemin, la cohabitation entre l’Homme et la Nature est possible. Depuis plus de 1200 ans, ce chemin est pratiqué par l’Homme, en bonne intelligence, à égalité et avec respect pour la Nature. C’est grâce à cette discipline de chaque pèlerin (230 000 en 2014) que le chemin peut garder sa valeur.
En 834 comme en 2014, hommes et femmes de tous âges ont parcouru ce chemin, dans l’espoir d’une guérison, d’une rémission de leurs pêchés, pour des raisons religieuses, sportives, pour faire un deuil… Par tous temps, à pied, à cheval, à bicyclette ; en groupe, seul ou en famille, en autarcie, sous tente ou en demi-pension à l’hôtel…
Depuis le nord ou le sud, il y a autant de chemins de Compostelle que d’individus.
J’ai fait le mien en solitaire, même si sur ce chemin on n’est jamais vraiment seul. J’aimais me retrouver, aller à mon propre rythme. Certaines rencontres ont aussi été la source de ma motivation à continuer, à aller toujours plus loin pour le plaisir de les retrouver.
Sur le chemin, pas de division. Il n’y a plus de cadres, ni ingénieurs, ni médecins ni ouvriers. Nous sommes tous égaux, avec les mêmes difficultés, chacun avec sa propre sensibilité et son défi.
Faire ce chemin seule, c’est être disposée aux rencontres, apprécier les portes ouvertes, les plus simples mais les plus chaleureux accueils. C’est aussi avoir le temps et la disponibilité pour s’émerveiller du plus banal des détails.
Car ce qui rend ce chemin extraordinaire, c’est justement tout son ordinaire.
C’est au fil des pas et des kilomètres que s’est installé un tout autre mode et rythme de vie. Je me consacrais uniquement à l’instant présent, tout en gardant mon objectif. Les priorités du quotidien devenaient élémentaires : manger, dormir, être attentive à mon corps et savourer les plaisirs simples.
Je suis arrivée le 10 Juillet 2014 à Santiago de Compostella. Des milliers de personnes rencontrées, de toutes nationalités, âges et classes sociales.
1875 kilomètres, 71 jours et 66 couchages différents, 13 régions traversées, 2 pays frontaliers, 8 kgs sur le dos à l’arrivée, 1 paire de baskets épuisée et aucune envie de rentrer… S’est alors ouvert en moi la porte d’un nouveau chemin, enrichi de chaque rencontre, échange, passage et moment de recueillement avec la nature. Un sentiment de liberté : le chemin de ma vie est entre mes mains et tous les chemins sont possibles. »
Marilyne SANGOUARD,
Mon Chemin de Compostelle, 1/05/2014 – 10/07/2014