Une chouette association

« Face aux épreuves de la vie, j’ai eu la chance de faire de très belles rencontres qui m’ont amenée à voir les choses différemment et à vivre ma vie autrement. » C’est ainsi que Martine Bonhomme décrit le cheminement qui l’a conduite, après le décès de sa fille, à créer l’Étoile filante 71. Une maladie, du fait de sa rareté, n’a pas pu être décelée à temps et a évolué vers une pathologie trop avancée pour être guérie.
Le but de cette association, née en avril 2015 à Tramayes, est double : elle veut contribuer à la recherche sur les maladies dites orphelines. Elle veut aussi apporter un soutien, un bien-être, une évasion à de jeunes malades hospitalisés. À partir d’un petit noyau de connaissances, un groupe a grandi et continue de s’étendre. Un grand élan de générosité et de solidarité s’est constitué.

De chouettes objets

L’idée, c’est de fabriquer de jolis objets de toutes sortes sur le thème de la chouette, choisie pour emblème, « pour que la vie soit plus chouette. » Les variations sont infinies. Ces réalisations ne sont pas vendues à proprement parler. Il n’y a pas de prix indiqué. On choisit ce qui plaît et on donne ce qu’on veut. C’est une conception particulière de l’échange.

Utiliser les compétences

Ces objets sont le fruit de talents très divers : dessin, peinture, couture, tricot, origami… Ils peuvent être confectionnés à domicile, mais un atelier fonctionne tous les vendredis à Tramayes. J’y ai rencontré une dizaine de personnes qui s’activent dans une ambiance conviviale, où chacun trouve sa place, quelles que soient ses compé- tences. Certaines bavardent en pliant consciencieusement de petits papiers. Une autre participante, détentrice d’un CAP de couture, se concentre sur son ouvrage. Certaines expliquent qu’elles craignaient de ne rien pouvoir apporter, mais elles ont pris confiance en elles. Il existe d’ailleurs une forme de coopération, le même objet pouvant passer dans plusieurs mains.

Des motivations diverses

La plupart des personnes insistent sur la qualité de la « cause. » « On sait où va aller l’argent. » On me parle d’une « générosité de la personne » plutôt que d’une « générosité pécuniaire » (donner de sa personne plutôt que simplement de l’argent.) Une dame insiste sur la coïncidence entre son désir altruiste et le plaisir de coudre. D’autres mettent l’accent sur les rencontres : « On voit les copines. On découvre des gens différents, qu’on n’aurait pas connus autrement ».
Ces objets seront proposés le 20 décembre au marché de Noël à Tramayes.

«Nous voulons restaurer le patrimoine de la commune»

Trois fois par an, aux alentours de Pâques, du 14 juillet et du 15 août, a lieu le grand « déballage » de l’association. Amateurs
de « vieilleries » et simples curieux s’y pressent. Et si l’on n’y trouve pas toujours ce que l’on était venu chercher, il est bien
rare qu’on n’en reparte pas avec une chose à laquelle on n’avait même pas pensé !

Pourquoi avoir créé cette association en 1995 ?

Il y avait, à l’époque, de gros travaux à effectuer dans le clocher et pour les financer, on eut l’idée de proposer un vide-greniers. On pouvait y trouver, alors, de belles pièces ! On recommença l’année suivante et petit à petit, une équipe se constitua. On récupéra tant de choses que l’on passa d’une brocante annuelle à trois ! Il y a même, dans la rue de l’Église, un dépôt permanent où l’on peut dénicher l’objet cherché ou inattendu, à condition de sonner en face, chez Marinette et Jean Deborde, deux des piliers de l’association.

Quels sont les objectifs de celle-ci ?

Il s’agit de rénover ou d’améliorer le patrimoine de la commune et par là, de le sauvegarder. Église, lavoirs et croix de hameaux en ont bénéficié, ainsi que trois tombes abandonnées, intéressantes de par leurs sculptures, des panneaux de papier peint exceptionnels que l’on peut voir à la mairie, créés par Dufour, l’inventeur de celui-ci (un Tramayon !), le cadastre napoléonien ou la vieille horloge de l’hôpital. Parmi les réalisations terminées, on peut citer l’accessibilité de l’église aux personnes handicapées et la mise en conformité de la chaufferie de celle-ci.

Et ses projets ?

D’autres lavoirs et d’autres croix de chemin sont à rénover. Nous aimerions aussi repeindre l’intérieur de l’église et changer le moteur des cloches.

Tout cela grâce à qui ?

Grâce à une équipe de bénévoles très impliqués dans un travail permanent de récupération, de tri et d’organisation en vue des trois brocantes, de volontaires qui viennent donner un coup de main ponctuel ou d’artisans qui proposent véhicules et matériels. Grâce également à un habitant du village qui prête tous ses locaux pour le stockage ou la vente et à tous les donateurs, anonymes ou pas, qui apportent régulièrement les objets dont ils n’ont plus besoin.

Brocante
Brocante

Qu’appréciez-vous le plus, au sein de cette association ?

Il y a, bien sûr, la curiosité de découvrir le contenu des cartons que l’on nous apporte et la surprise ou l’amusement à l’ouverture de ceux-ci. Mais il y a surtout cette occasion exceptionnelle de créer ou de renforcer des liens amicaux en travaillant ensemble pour la sauvegarde de notre patrimoine.

Un projet pour notre vallée de la Grosne

La paroisse traditionnelle telle que nous l’avons toujours vu fonctionner n’a-t-elle pas vécu ?
N’est-elle pas à repenser ?
Devant le manque de prêtres, n’avons-nous pas, nous laïcs, à prendre plus de responsabilités, à leur donner ainsi la possibilité de se recentrer sur le cœur de leur mission ?
Face à ces questions, un groupe de travail composé de prêtres et de laïcs de la vallée de la Grosne se réunit régulièrement depuis trois ans avec l’assentiment de l’évêque.
Ce groupe poursuit une réflexion pour l’aménagement d’une pastorale commune, sur toute la vallée, proposant aux paroisses d’unir leurs efforts, leurs capacités propres. Cette réflexion demande du temps, elle doit mûrir, être largement partagée par tous.

Les temps changent, mais le message de fraternité apporté par le Christ reste toujours d’actualité. Depuis plus d’un demi-siècle, les temps ont bien changé. Dans tous les domaines, la modernité s’est installée et toutes les professions ont dû se reconvertir, se réorienter, s’adapter à une nouvelle conjoncture, répondre à de nouveaux besoins. La société s’est transformée profondément, sans que parfois nous en ayons pris conscience.

Et nos paroisses, que sont-elles devenues ? Qu’avons-nous fait ?

Avons-nous cherché à nous adapter à ce monde nouveau, à cette société qui demande de notre part une autre approche, une autre façon de s’adresser à elle pour recevoir et comprendre le message du Christ ? La fraternité annoncée et vécue par le Christ reste toujours d’actualité. Il est toujours aussi urgent d’y réfléchir pour ancrer la mission de l’Église dans les situations nouvelles que nous vivons et pour garder notre identité chrétienne.

Une date à retenir

Une assemblée est proposée largement à tous ceux qui désirent réfléchir et partager sur ce sujet. Elle se tiendra le samedi 18 octobre 2014 à Cluny. Un conférencier, René Valette, économiste chrétien, ancien président du CCFD, nous aidera. Il s’agira de voir ensemble comment « Créer la fraternité », comment la vivre dans ce monde qui change. C’est tous ensemble que nous devons réfléchir, relever les défis du monde actuel, imaginer de nouveaux chemins de confiance.

Le Groupe d’Ameugny : des chrétiens en recherche

Depuis plus d’un an, un groupe de chrétiens, laïcs et prêtres, se rencontrent à Ameugny, à la recherche d’une dynamique dans l’Eglise et dans le monde.

Pourquoi Ameugny ?

Dans cette paroisse, les laïcs, depuis de nombreuses années, se sont organisés activement face à la rareté des prêtres, désignant des correspondants dans chacun de leurs seize villages, organisant des rencontres, des maraudes, etc. Ces paroissiens ont alors senti le besoin d’une réflexion approfondie sur leur mission et celle des prêtres dans une Eglise de plus en plus « laïcisée ». Ils ont invité d’autres laïcs et prêtres d’autres paroisses à participer à cette réflexion. Ce sont quelques-unes de ces réflexions que nous voulons citer ici.

Quels thèmes pour ces rencontres ?

Au départ, ce groupe souhaite contribuer, même modestement, à la réflexion de l’Eglise de France sur l’avenir de nos communautés chrétiennes, et ceci, dans le milieu rural qui est le nôtre. Plus précisément, réfléchir aux relations entre prêtres et responsables laïcs au sein des paroisses rurales, face à la diminution des prêtres et au besoin croissant d’initiative d’un grand nombre de laïcs. Comment, entre prêtres et laïcs, harmoniser les tâches, les responsabilités, les pouvoirs ? Le groupe a rappelé les trois missions de tout chrétien exprimées par le dernier Concile Vatican II (Lumen Gentium): « prêtre, prophète et roi ». Pour tout chrétien, « prêtre » signifie sa relation de prière avec Dieu, « prophète » sa responsabilité d’annonce explicite de la Parole, « roi » sa responsabilité de mise en œuvre de la Parole par la solidarité et l’engagement dans la société.

Comment participer à ces responsabilités ?

Dans beaucoup de diocèses l’appartenance des laïcs à un conseil pastoral diocésain est une réponse. Né du concile Vatican II, ces conseils visent à « exprimer la participation de tous les fidèles à la mission de l’Eglise ». Ils sont composés de laïcs et de prêtres. Actuellement ce Conseil n’existe pas dans notre diocèse. Il s’agit, pour chacun, de prendre conscience de la diversité de notre Eglise: ceux qui se réfèrent au concile Vatican II et ceux qui n’en tiennent pas compte. Il s’agit de chercher ensemble une nouvelle dynamique pour nous chrétiens, dans le monde et dans l’Eglise. Le groupe a souhaité présenter à l’évêque l’état de ses réflexions. Cette rencontre a eu lieu en Juillet. Le groupe a fait part de certaines difficultés relationnelles dans certaines paroisses sur les rôles des prêtres et des laïcs qui ont conduit des chrétiens à vouloir se rencontrer. Leur souhait: que se développent des lieux d’écoute et d’échange où mettre en valeur ce que vivent les gens : vie familiale, économique, artistique, politique, développement personnel…
L’évêque, intéressé par la démarche du groupe, déclare qu’il aura besoin de ce groupe pour proposer des thèmes à ses futures visites paroissiales, lorsque le cycle actuel de ses visites sera terminé.

Des nouvelles du Pérou et de Radio Santa Cruz

Depuis près de dix ans, plusieurs personnes de notre paroisse soutiennent une radio implantée dans le sud andin au Pérou.
Ce soutien nous a permis de nouer des liens privilégiés avec Edwin Colque, le responsable de cette radio qui est très investi dans la vie du diocèse ainsi qu’avec François Dalteroche – alias Paco – prêtre français qui a partagé la vie de ce diocèse andin pendant de nombreuses années. Quelques nouvelles en direct de Sicuani au Pérou…

De nouveaux groupes armés ont réussi à se réactiver et s’emparent maintenant des organisations syndicales et des universités. Ils se présentent aux élections comme candidats et la population en a peur.
D’autre part, des groupes de très grande corruption ont réussi à se constituer en bandes organisées et à se présenter comme candidats ; certains ont ainsi gagné des mairies en manipulant la population (en distribuant boissons, cadeaux et aliments aux paysans qui les soutiennent).
Il manque des partis politiques solides avec une idéologie, une doctrine, un programme de gouvernance Il y aurait l’APRA (de l’actuel président mais fortement remis en question) ; les autres partis n’ont pas de propositions suffisamment larges pour pouvoir s’unir en vue de ces élections.

Se former pour résister

Dans ce contexte, des moyens de communication qui ont un seul patron ont été pris d’assaut par les personnes provenant de ce type d’organisations.
Heureusement à Radio Santa Cruz, on peut réussir à diriger collectivement et réfléchir à la lumière de l’Évangile. La formation est pour le moment notre priorité et vos apports nous servent dans ce sens. En ce moment, quatorze personnes sont en formation régulière, six femmes et huit hommes. […]
Notre matériel est un ensemble d’appareils assemblés, aussi cela nous génère des difficultés […]. Nous pensons chercher avec l’aide d’un quelconque gros prêteur les 22,000 $ que coûte un transmetteur original, ceci en pensant à l’avenir.
Lors du défilé de l’anniversaire de la radio, il s’est vécu quelque chose de très beau qui nous a unis les uns aux autres comme une fraternité familiale, de communauté chrétienne entre tous les participants.

«Merci Paco»

Le 26 juin, nous avons eu une belle réunion-déjeuner avec Monseigneur Paco, les amis du Sud-Andin, les frères prêtres de diverses paroisses et l’équipe sociale du diocèse de Sicuani.
Sur le mur, on pouvait lire : « Merci Paco pour ta vie et pour ton service du Sud-Andin » Ce furent des moments de joie d’être ensemble dans le partage mais aussi de tristesse de voir partir une fois encore un homme qui est témoin d’intégrité, qui vit sa vocation de service comme prêtre et comme pasteur.
Nous avons demandé qu’il revienne bientôt, de manière libre comme il est lui, parce que nous avons besoin de sa solidité, de sa sagesse, de ses conseils et de sa bénédiction. Si Dieu le permet !