Brandon – Clermain – Dompierre les Ormes Germolles sur Grosne – La Chapelle du Mont de France Matour – Montagny sur Grosne – Saint Léger sous la Bussière Saint Pierre Le Vieux – Saint Point – Tramayes – Trambly – Trivy
Catégorie : Nos villages du Haut-Clunisois
Une série d’articles publiés dans le Haut Clunisois, le bulletin paroissial, présentant les différents villages de la paroisse
Jean Dorin a écrit À flanc de coteaux: il raconte, avec beaucoup de sensibilité et de sens de l’observation, son enfance et sa jeunesse à Saint Pierre le Vieux. Il nous fait entrer dans l’intimité de sa vie de fils d’agriculteurs: les relations familiales, les travaux de la ferme, l’intensité de son amour de la nature. Il est devenu lui-même agriculteur. Je suis allée lui demander pourquoi il s’était lancé dans l’écriture de ce livre, une idée cadeau pour Noël !
Il explique que, s’il y a eu beaucoup d’ouvrages sur la vie à la campagne autrefois, on l’a fait la plupart du temps avec un regard extérieur. C’est rare qu’un agriculteur décrive cette réalité telle qu’il l’a vécue.
Il a donc voulu « écrire une page d’histoire pour laisser des traces, pour que les jeunes puissent connaître le contexte qui a permis de passer d’une agriculture ancestrale à une agriculture de production ». Dans un passé plus lointain, d’une génération à l’autre, il y avait peu de changement. On s’adaptait facilement. Mais ensuite, l’évolution fut très rapide. On était vite dépassé. Les plus âgés pouvaient se sentir dépossédés : ce n’était plus l’expérience qui comptait.
C’était mieux avant ?
Jean se dit heureux que le métier soit mieux considéré, que les paysans soient devenus des chefs d’entreprises. Il avoue que sa description du passé est un peu idyllique. Pourtant, il évoque avec une certaine nostalgie « un temps où on prenait le temps, des hivers où les corps pouvaient se reposer ». Maintenant, il y a plus de contraintes, plus de stress.
Vers l’altruisme
Au-delà de cet aspect purement professionnel, il souhaite aussi montrer comment ce qu’il a vécu dans sa famille et son village, en plus des engagements dans la J.A.C. (Jeunesse Agricole Chrétienne), a amené une évolution personnelle ; une capacité à prendre des responsabilités. Il est devenu maire.
Participer très tôt aux travaux de la ferme, cela allait de soi. On était ainsi habitué à l’effort, à se dépasser. Alors, s’il se réjouit qu’on ait évolué de la notion d’un Dieu juge à la notion d’un Dieu amour, il ne renie pas pour autant les valeurs du passé: « le sens du devoir, ça aide! ». Il a aussi été influencé par l’exemple de la générosité de ses parents, allant jusqu’à ouvrir leur maison à des familles de réfugiés.
«?Ça fait du bien d’écrire! »
Jean s’est trouvé conforté, rassuré sur ses capacités, étonné lui-même de tout ce qui venait sous sa plume. Il se dit content que beaucoup aient apprécié son livre. Il encourage donc d’autres agriculteurs à faire de même !
Produire des légumes sur une structure à taille humaine, être son propre patron, travailler la terre, avoir un rôle social en assurant une production utile… Ce sont ces leitmotivs qui ont conduit Hugues Berger à s’installer en tant que maraîcher à Germolles-sur-Grosne.
Comment ce projet a-t-il germé ?
Après mes études, j’ai travaillé pendant cinq ans en tant qu’ingénieur projet pour une grande enseigne de distribution d’articles de sport. Mais vendre toujours plus de produits, toujours moins cher, à des gens qui n’en ont pas besoin, ça a fini par me dégoûter du métier. J’ai alors décidé de quitter mon poste pour découvrir les métiers de la terre et l’artisanat. Après deux ans d’expériences diverses (élevage, boulangerie, refuge en montagne…) c’est finalement le maraîchage qui s’est imposé.
J’ai ainsi pris la décision de suivre une formation tout en recherchant une ferme. Suite à un Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole (BPREA) d’un an à Montmorot (Jura), je me suis installé à Germolles. Huit mois plus tard, une fois les amé- nagements réalisés (serres, systèmes d’irrigation…), les premières plantations ont été effectuées au printemps 2014. Je cultive moi-même mes plants et j’en commercialise également aux particuliers entre avril et juin.
Comment sont commercialisés les produits?
Une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) s’est créée dans le secteur au moment de mon installation, ce qui correspondait tout à fait à mon projet. Les légumes étaient proposés dans une offre de produits plus large (pains, produits laitiers, viandes, œufs). Actuellement, je commercialise la moitié de la production dans cette AMAP sous forme de paniers hebdomadaires. Mes produits sont également disponibles chez Anne et Frédéric Guérin (Notre magasin primeur tramayon, N.D.L.R). Et au printemps, nous avons créé un marché de producteurs locaux qui se tient chaque samedi matin à la ferme auberge de la Mère Boitier à Tramayes. Un rendez-vous hebdomadaire en pleine expansion! Je commercialise toute ma production dans un rayon de trois km. Moins de temps sur les routes c’est plus de temps pour les gens ou pour les cultures. La vente directe et les circuits courts me permettent de distribuer des produits locaux de qualité tout en participant à une dynamique sociale. Ça résume assez bien le sens de mon travail.
Question subsidiaire: la ferme du Sonneur, ça vient d’où ?
Le Sonneur à ventre jaune est un petit crapaud emblématique du Clunisois, que l’on rencontre notamment dans la vallée de la Grosne. Et puis ma ferme est située juste sous le clocher de Germolles. Je trouvais ce clin d’œil amusant !
Amitié-Loisirs est une association loi 1901, créée en 1982. Selon ses statuts, « elle a pour objet de développer l’animation à l’hôpital Corsin, de créer des liens d’amitié entre les hospitalisés et entre ses membres, par l’organisation de diverses activités… ». Un tract plus récent précise: « une équipe d’amis unis et animés par un esprit de service pour visiter, réconforter les résidents et patients. Aider, écouter, distraire sont leurs seuls objectifs ».
Ce groupe est bien connu sur Tramayes et les alentours, notamment grâce à la presse qui se fait souvent l’écho de ses actions. Ses membres, une vingtaine, interviennent chaque jeudi soit pour des visites individuelles, soit pour des animations ou à l’occasion des anniversaires. Ils agissent en étroite collaboration avec le personnel, en particulier les animatrices.
Le plaisir de faire plaisir
Quand on les interroge sur leurs motivations, les membres déclarent: « Ca va de soi! » Ils parlent de rendre service tout en insistant sur leur satisfaction de faire plaisir : « On voit tellement qu’ils sont contents de nous voir ! » Ces bénévoles valorisent ceux dont ils s’occupent : « Ils sont intéressants, sympas, ils ne se plaignent jamais. »
«?Ils donnent beaucoup de leur temps… Ils n’attendent pas de remerciement. »
Ils sont appréciés
La direction et le personnel ne tarissent pas d’éloges (à la lecture de cet article, la modestie de certains risque d’en prendre un coup!). Ce sont « des gens indispensables. Sans eux, beaucoup de choses ne seraient pas possibles. On peut compter sur eux et avoir confiance. Ils vont dans le même sens que nous… Ils sont agréables, s’entendent bien, sont de bonne humeur et donnent beaucoup de leur temps ! Ils font ça naturellement, discrètement, et n’attendent pas de remerciement. »
On peut qu’en dire du bien
Quant aux résidents interrogés, ils en rajoutent encore : « Heureusement que des gens comme ça existent! Les résidents qui sont allés ailleurs trouvent que c’est mieux ici car il y a une bonne ambiance. Et puis les membres de l’association font bien tout ce qu’ils peuvent. Ils ont du mérite. On peut qu’en dire du bien! »
Certains apprécient plutôt les sorties, d’autres les animations. L’accordéon est plébiscité (à noter qu’un résident joue de cet instrument). Ils insistent sur le fait qu’ils connaissent bien les membres d’Amitié-loisirs, certains même ont connu leurs parents ! Ils apprécient l’ouverture qui leur est offerte : « Sortir, changer de l’ordinaire… On peut causer, à l’hôpital on cause pas beaucoup entre nous. » Quelques personnes participent à titre individuel aux cérémonies religieuses de l’hôpital. Là aussi, c’est l’occasion de rencontres, de partage et d’ouverture sur l’extérieur
C’est à l’âge de 26 ans que Jean-Paul Jaffre a décidé de s’installer comme ambulancier à Tramayes avec son épouse. Trente et un ans plus tard, il affirme : « Si c’était à refaire, je referais la même chose. » Il dit aller au travail avec plaisir. D’ailleurs, « pour moi, ce n’est pas vraiment un travail ! C’est un beau métier, super intéressant. Il faut aimer les gens, sinon il faut faire autre chose ! »
Depuis un an, il n’intervient plus pour les urgences. Il passe donc de très longs moments avec les personnes qu’il transporte en véhicule sanitaire léger (VSL). Cette situation fait que l’aspect relationnel a une importance particulière : des malades souvent souffrants, inquiets du sort qui va leur être réservé, parfois paniqués à la perspective de pénétrer dans un univers inconnu, voire perçu comme hostile. Les personnes sont donc hypersensibles à l’attitude de l’accompagnant. Un sourire, une plaisanterie, un mot de patois, c’est énorme.
Un confessionnal
Il insiste aussi sur l’empathie nécessaire : être à l’écoute et totalement respectueux de l’attente de l’autre : bavarder ou rester silencieux ; évoquer la maladie ou parler de tout autre chose. On lui dit parfois : « Je n’ai pas vu passer le voyage ! » Il compare son véhicule à un confessionnal : c’est le lieu propice aux confidences, avec le respect du secret professionnel. Il faut aussi accepter une attitude défensive, parfois le déni d’une maladie grave, plus rarement l’agressivité. Certaines journées sont particulièrement dures, mais « le dernier qui passe ne doit pas en subir les conséquences ». Il faut donc rester disponible et c’est le soir en famille qu’on pourra se reposer et éventuellement se défouler. Jean-Paul donne beaucoup de réconfort aux patients. Mais il dit recevoir aussi beaucoup. Il parle d’eux d’une manière positive : « Ils sont tous très attachants. Chaque personne nous apporte quelque chose. »
On se connaît tous
Il est bien placé pour expliquer, rassurer, dédramatiser. Il a une grande pratique des rouages du système : médecins, infirmiers libéraux, milieu hospitalier. Le fait d’être connu et de connaître beaucoup de monde est un atout important : on lui fait confiance. Il dit aussi apprécier de travailler dans notre milieu rural, qu’il qualifie de paisible. Mais il y a le revers de la médaille : il ne peut pas ne pas être affecté par des situations dramatiques concernant des personnes qui lui sont proches. C’est lourd à porter, particulièrement quand il s’agit de jeunes. « C’est anormal, on ne peut pas l’accepter! » Il se sent impuissant face à la détresse. On touche alors aux questions existentielles : quel est le sens de la vie ? « Au bout, il y a la mort. Tout ça pour quoi ?.. »
C’est une belle famille, de celle que j’aurais aimé croiser, chez elle, dans d’autres circonstances. C’est la famille de Ramez, 25 ans, qui a été grièvement blessé par un bombardement en 2012. À son arrivée au Liban, ses parents s’adressent à arcenciel qui lui délivre un matelas à eau pour empê- cher la formation des escarres puis un fauteuil roulant et des séances de kiné dans un centre arcenciel.
C’est à cette étape de sa rééducation que nous le rencontrons, lui et les siens. Ils nous racontent cette funeste journée du 8 août 2012. Journée au goût d’enfer au cours de laquelle leur maison s’effondre lors d’un bombardement tuant net un voisin et un de leurs fils. Grièvement blessé, Ramez, doit être amputé, ses proches refusent. Il est alors porté sur les routes de montagne qui séparent le Liban de la Syrie, pour être conduit dans un hôpital au Liban, où il reçoit les premiers soins. Depuis, la famille est installée dans la maison de l’exil. Ramez subit plus de sept opérations et son corps n’est qu’un palimpseste de la violence, comme si la guerre devait s’insérer dans chaque millimètre de sa peau comme un tatouage, indélébile, de l’histoire de son pays.
La famille respire le calme et on viendrait à penser qu’elle dégage de la sérénité.
Pourtant, ils se racontent posément. La famille respire le calme et on viendrait à penser qu’elle dégage de la sérénité. Je m’enhardis à poser une question sur le ressentiment devant tant de souffrances. Ils sont presque étonnés par ma question et répondent à l’unanimité qu’ils n’ont pas de place pour un tel sentiment, mais qu’ils portent tous un incommensurable espoir, espoir de retour chez soi, espoir que Ramez retrouve son autonomie. Réfugiés et démunis, ils n’ont désormais que leur foi pour croire qu’ils pourront lui assurer les soins dont il a encore besoin. C’est l’histoire particulière d’une famille syrienne et pourtant c’est l’histoire que bien d’autres familles pourraient conter parce qu’il est des moments dans l’histoire des hommes où la tragédie n’est plus qu’une face du quotidien.
En 2013, près de 100 000 services ont été rendus par arcenciel aux réfugiés soit dix fois plus qu’en 2012. Les besoins sont énormes et continuent d’augmenter.
Pour participer: www.arcenciel.org rubrique dons ou par chèque: arcencielfrance Les cours 71520 Brandon
NB: le nom de l’association arcenciel s’écrit toujours sans majuscule et sans espaces
Après avoir obtenu son CAP de boulanger puis de pâtissier au CFA de Mercurey, en 1993, puis reconnu à 17 ans, en 1995, « Meilleur apprenti de France », il vient travailler à Cluny où on ne tarde pas à apprécier la qualité de sa production. Trois années de suite, il va remporter le 1er prix de la pièce artistique au Concours régional de Dijon.
En 2008, il est champion de France et en 2009… champion du monde !
Il devient alors formateur itinérant en France et à l’étranger (Japon, Corée du Sud) et assure des activités de conseil, développement et formation en boulangerie.
Et en 2012, il revient à Dompierre et s’installe, avec Isabelle, dans la boulangerie joliment rénovée, en face de l’église.
Qu’aimez-vous, dans votre métier ?
Travailler une matière vivante, qui réagit chaque fois différemment. Nous sommes tributaires, par exemple, du temps. Le pire, pour nous, c’est l’humidité ou la chaleur. Quelle pâte allonsnous obtenir ?
J’aime aussi former de futurs boulangers, apporter mes connaissances, partager mon savoir-faire.
J’apprécie également le rapport à la clientèle, surtout ici, avec l’ouverture du laboratoire sur le magasin, ce qui permet au client de nous voir travailler.
Encourageriez-vous un jeune, aujourd’hui, à entrer dans la profession ?
S’il est vraiment déterminé, s’il est passionné par ce travail, alors je lui dirai de foncer. Mais il faut qu’il sache qu’il ne devra pas compter ses heures et qu’il devra travailler dur. Je commence à 3 heures du matin (à 1 h le week-end) et ne m’arrête qu’à 13 heures.
Je suis parfois surpris de voir le manque de courage, de ténacité et même tout simplement de propreté de certains.
Le plus lourd, pour moi, ce n’est pas le nombre d’heures à effectuer mais la gestion de l’entreprise, tout ce qui relève de l’administratif.
Nous avons du mal à trouver des apprentis et encore plus des ouvriers. Ceux-ci ne tardent pas à arrêter, compte tenu des conditions de travail, peu compatibles avec une vie familiale.
Et si vous aviez un souhait à formuler ?
Je pense qu’il serait temps de limiter la multiplication des grandes surfaces. C’est la disparition assurée, à plus ou moins longue échéance, des petits commerces locaux et des artisans. Nous en avons un exemple, pas très loin d’ici. Je voudrais que chacun ait sa place et soit reconnu et apprécié pour la qualité de sa production
Ce 8 septembre, il fallait être courageux pour décider de s’équiper et faire cette marche de rentrée, en chantant « Grand bonjour et bonne nouvelle… » Mais suivant le vieil adage, « la pluie du matin n’arrête pas le pèlerin ».
Nombreux sont les courageux partis avec cette conviction. Et si la pluie ne les a pas contrariés, elle était bien présente l’après-midi !
À Saint-Léger une petite équipe attend les premiers marcheurs qui commencent à arriver dès 11h45, venant des treize villages (où presque).
Après des retrouvailles et des embrassades chaleureuses — suivant l’habitude des précédentes rencontres — le moment de réconfort bien attendu et bien apprécié a eu lieu autour du bar dans la salle de Saint-Léger ; où Guy avait préparé un apéritif bien sympathique.
Une bonne quarantaine de personnes, un verre à la main, ont pu discuter : du temps, de l’été, des vacances et de tant d’autres sujets… sans oublier la rentrée ! L’effectif a très vite grossi, avec ceux qui ne peuvent plus faire la marche, mais qui tiennent à partager ce moment d’amitié.
Grand bonjour et bonne nouvelle, nos chemins se sont croisés ! Nous irons aux terres nouvelles vers un monde à inventer.
Les matinaux ont eu une petite faim ; des tables se sont donc formées pour partager le panier de chacun. Moment toujours convivial, où l’on voit circuler de tables en tables les desserts, sans oublier les bouteilles bien sûr ! On a pu remarquer une table de très jeunes de Matour ; c’est rassurant de voir des têtes moins grises !
Les plus jeunes ont participé activement à l’atelier fleurs.
Vers 14 heures, il est temps de passer aux ateliers. Les uns se sont réunis autour d’André et de Pierre qui, avec photos à l’appui, ont donné toutes les informations sur la future maison paroissiale. Ce projet, déjà bien avancé, verra bientôt le jour. Puis, Cécile qui a pris les choses en mains pour la création du site Internet de la paroisse, a présenté son projet déjà bien avancé lui aussi !
Clôture de la journée par la messe animée, chantée et décorée comme un jour de fête.
Quant aux plus jeunes très inté- ressés par une activité concrète, ils se sont joints à l’atelier fleurs. Tous très motivés, ils ont réalisé une petite composition… qui, ensuite a servi de décoration lors de la messe, mais que chacun a pu emporter après.
Sans réaliser, nous étions déjà à 16 heures, l’heure de la messe, beaucoup de personnes sont arrivées pour terminer ensemble cette bonne journée. La salle communale, pour une fois est devenue chapelle ! Puis chacun est reparti, vers son village sous la pluie, prêt à reprendre ses activités et ses responsabilités, en se disant : c’était une très bonne journée, pleine de joie et d’amitié.
Connaissez-vous Francis et ses ânes, à Montillet ? Bien sûr, répondront tous les Tramayons. Et les autres ?
Éducateur spécialisé pendant quinze ans auprès d’enfants en difficulté, Francis André est maintenant, accompagnateur de randonnées avec ânes en été et guide de montagne en hiver. C’est là qu’il a découvert, auprès d’âniers, que l’âne était un animal sociable, intelligent et très attachant. Et c’est là qu’il a appris son métier. Approchez-vous de l’enclos et vous verrez Diabolo, Vidocq, Pompon, Ali, Gaspard et Léo accourir à petit trot, vous donner de légers coups de tête et glisser leur museau dans le creux de votre main.
L’âne, un animal intelligent ?
L’âne sait faire preuve d’une excellente adaptabilité, tout particulièrement avec les personnes handicapées ou les enfants présentant des troubles du comportement. Il comprend la situation et agit en conséquence. « Léo, le chef, m’a réveillé une nuit par ses braiments pour me signaler qu’un des ânes était sorti de l’enclos. »
En quoi consiste ce travail?
« Je loue mes ânes depuis six ans pour des balades d’1h30, à la demi-journée, la journée ou sur plusieurs jours, avec ou sans accompagnement. » L’âne porte les bagages ou éventuellement les enfants. On peut aussi l’atteler à une carriole si les petits ne veulent pas monter sur son dos ou s’il y a des personnes âgées. Je veille à diversifier les parcours, et je participe à l’entretien des chemins pour qu’ils restent agréables à parcourir. La formation des ânes dure deux ans, ils doivent apprendre à accepter le licol et la longe, à adopter un rythme de marche, à faire confiance à l’environnement et aux êtres humains. Je veille à la nourriture, au renouvellement fréquent de leur eau et à leur brossage quotidien. Je dois aussi gérer les pâturages et faire les foins.
« Ce qui me motive surtout, c’est le plaisir des enfants qui découvrent ou viennent revoir mes ânes »
Quelles sont les qualités nécessaires ?
Il faut, bien sûr, aimer les ânes, c’est- à-dire les respecter, les ménagers, être un bon observateur patient et attentif. «Ce qui me motive surtout, c’est le plaisir des enfants qui découvrent ou viennent revoir mes ânes. J’aime ce métier qui me permet de vivre en plein air et de faire mieux connaître cet animal modeste mais si attachant. »
D’après une enquête menée par la revue Rungis Actualités, les marchés forains en milieu urbain n’ont peut-être jamais été aussi populaires qu’aujourd’hui. Et en milieu rural ? Rencontre avec trois figures familières du marché de Matour : Odile, productrice de fromages, Olivier, producteur de fruits et de légumes et Sébastien, le poissonnier.
Faire le marché, cela veut dire quoi pour vous ?
«?Être dehors, être libre, rencontrer des gens?» répond Sébastien qui fait cinq marchés dans la semaine. «?Connaître un moment de détente par rapport à mon travail habituel à la ferme?» apprécie Odile qui ne vend qu’une fois par semaine. «?Un jour moins fatigant que les autres?» estime Olivier qui passe le plus clair de son temps à s’occuper de ses terres et de ses serres.
Que trouvez-vous de plus difficile ?
«?Le mauvais temps! Le vent et la pluie en même temps, le froid l’hiver ou la chaleur l’été, surtout quand la marchandise est fragile.?»
Que craignez-vous ?
Pour l’un c’est la peur de voir les marchés disparaître peu à peu. Pour l’autre, au contraire, les marchés sont appelés à se développer davantage, compte-tenu d’une certaine perte de confiance vis- à-vis des grandes surfaces. Et pour la troisième, c’est la crainte de décevoir le client.
Qu’est-ce que vous n’aimez pas ?
Là encore, les réponses sont différentes. L’un va mettre en avant tout ce qui relève de « la paperasse ! » et parfois l’attitude de certains clients. L’autre va spontanément évoquer le mauvais temps. Et la troisième ? Rien du tout! Tout va bien.
Qu’appréciez-vous le plus ?
Unanimité! Le contact avec le client! La bonne entente avec les collègues. Et la convivialité du village qui autorise le tutoiement et la plaisanterie parce qu’on se connaît bien.
Quelles sont les qualités indispensables ?
Il faut aimer les contacts humains, être souriant, patient, savoir écouter et «?prendre beaucoup sur soi?».
Même les jours où cela ne va pas, il ne faut jamais le montrer.? Le plaisir d’acheter des produits frais dont on connaît l’origine et la qualité sanitaire, la volonté de satisfaire le client, l’animation apportée au cœur de nos villages… Que nos amis les marchands-forains se rassurent. Nos marchés ne sont pas prêts de disparaître…
Le n° 87 présentait le début de cet article, sous le titre « Le tour des villages se poursuit », avec une lecture de l’ensemble des treize villages de la paroisse. Et si on entrait plus avant dans le détail et la singularité de chacun d’entre eux ! En ce qui concerne les chefs lieux Matour, Tramayes et aussi Dompierre Les-Ormes, ceux-ci cultivent des thèmes qui leur sont propres mais aussi la promotion volontariste du tourisme sur notre secteur.
Dompierre, son village des meuniers, l’Arboretum de Pezanin et la Galerie Européenne de la forêt et du bois. Matour tire aussi sa réputation de nombreuses animations, rallyes, fête des potiers, soirée des amis du Manoir et nombreuses expositions autour de la Maison des patrimoines. Le collège, la piscine et le camping, le cinéma sont des atouts pré- cieux. Tramayes conforte sa notoriété sur le thème du développement durable. La foire de la Sainte-Catherine parmi d’autres animations reçoit de nombreux visiteurs et le concours des Charolais a la cote. Le développement du pôle de services et d’emplois ainsi que la zone artisanale constitue un potentiel de vie économique appréciable.
On peut noter que tous les villages bénéficient de nombreuses animations notamment pour les aînés comme à Germolles où le club vient de renaître, aussi à Saint-Pierre-le-Vieux où le club a beaucoup d’adhérents, Trivy et Saint-Léger-sous-la-Bussière qui par ailleurs héberge un souffleur de verre. Trivy a installé ses nuits musicales qui drainent des passionnés. Saint-Point anime le bord du lac avec ses soirées guinguette l’été dont un premier festival Reggae. Le « Ptit Piment » cabaret, deux sculpteurs sur bois et un matelassier décorateur complètent les propositions artistiques. Trambly soigne ses chalets et sa roseraie tandis que la Chapelle-du-Mont de France souhaite lancer ses randonnées. Des fêtes communes résultant d’un passé lié perdurent comme à Brandon, Montagny-sur-Grosne, et Clermain avec le téléthon ou comme Germolles et Tramayes. Des repas de quartiers font la joie des nouveaux arrivants, cités à Brandon et Saint-Pierre-leVieux. Montagny-sur-Grosne, le plus petit du canton de Matour gagne des habitants et héberge des artistes tombés sous son charme. Saint-Pierrele-Vieux a initié des rencontres sur l’histoire et la généalogie, des marches du patrimoine et une ligne éditoriale.
Complémentarités et solidarité
Ce tour d’horizon des villages permet de dégager que tout se tient : la ruralité tient à la présence des éleveurs, de leurs installations, des surfaces qu’ils exploitent, des animaux qui les paissent, des haies entretenues, des treize bourgs et de leurs deux à trois centaines de hameaux disséminés entre vallées et petites montagnes bosselées. En émane un paysage de bocage et forestier plaisant, une toile de fond, qui dans l’inconscient fait rester au pays, y attire les nouveaux-venus, ce que à quoi concourent aussi les liens familiaux, intergénérationnels, mais aussi individuels, associatifs et festifs. Mais les services ne peuvent être partout, ni les commerces, ni les artisanats, tous ont leur budget à réaliser pour vivre. Ainsi, contre une mentalité très actuelle, le chacun pour soi, les treize villages (avec quelques autres d’ailleurs) n’ont qu’une issue, développer leurs complémentarités et leur solidarité en usant au mieux de leurs atouts, ruralité, artisanats, commerces, bassins d’emplois, éduquer et instruire, soigner, s’ouvrir… et soulever le couvercle posé sur l’histoire qui loin de se résumer à des querelles de clochers raconte le passé de leurs liens. Ce qui signifie jouer ensemble, et donc continuer de reconnaître les autres villages que le sien. On peut le faire de différentes façons, chacun saura trouver la sienne. Par exemple, pour les nouveaux venus, emprunter les circuits « balades vertes » et les boucles intercommunales qui relient entre elles toutes les communes afin d’aller les découvrir dans leur patrimoine très diversifié, église, mairie, ponts, lavoirs, four à pain… Tout un symbole de la reconnaissance.
17830 ha, 5648 habitants, une densité de 31,6 habitants/km², ces trois chiffres donnent les dimensions des treize villages
aux treize clochers formant la paroisse des Saints-Apôtres que nous ont donnés à lire depuis décembre 2009 les treize
numéros de la revue Le haut Clunisois. Paris intra-muros fait 7290 ha de moins, 2,2 millions d’habitants de plus, et la densité est de 20873 habitants. Notre territoire est rural s’il était encore besoin de le démontrer!
Des convergences et des différences… Notre territoire est rural et tous les interviewés affirment leur fierté de cette ruralité, avec un zeste «?d’un peu plus?» dans les villages de moins de 400 habitants où le côtoiement population-agriculteurs va de soi. Le bourg, un peu plus grand que les hameaux, mais le plus souvent modeste, aide aux contacts, et même au bourg, la nature est là, vallonnée, avec son paysage de bocage tout proche, partout visible. On se côtoie, on se salue, on se parle, encore faut-il préserver les occasions qui le permettent. Elles tiennent aux écoles fédérées par les trois RPI de la Noue, des Grosne, des Quatre saisons. A l’entrée et à la sortie des écoles, il y a brassage des parents, et les cars scolaires contribuent à ce que les enfants des villages et des hameaux se connaissent mieux. Les cantines – s’approvisionnant, dans la mesure du possible, auprès des commerçants locaux et parfois en produits bio -, ne sont pas non plus étrangères à tous ces allers et venues qui égaient le bourg trop calme surtout en hiver. Les bibliothèques municipales, là où elles existent, comptent aussi comme lieu de rencontre, et les quelques commerces également. Les associations sont partout nommées pour leurs animations qui entretiennent la vie, ne serait-ce qu’un bourdonnement, et permettent les retrouvailles ainsi que la créativité dans les moments des organisations de leurs manifestations. Il est à remarquer que les habitants sont de plus en plus conscients que toutes les infrastructures, les bâtiments et l’organisation des transports scolaires sont liés à ce quotidien qui fait la vie et l’avenir de nos villages. Tout ceci favorise les rencontres entre les anciens et les nouveaux habitants. Ces compétences appartiennent aux entités communautaires dépassant le cadre de la seule commune que sont les Comcoms (communautés de communes), les SIVOS (syndicat à vocation scolaire), et le SIVU (syndicat intercommunal à vocation unique) pour les haltes garderies, garderies périscolaires et accueil de loisirs. Si l’on souhaite encore plus de vies au sein même de la communauté villageoise, chacun se réjouit que nos villages n’en soient pas pour autant isolés. Proches de la voie rapide, ils sont reliés à Cluny, à Mâcon, aux autoroutes, au TGV, élargissant ainsi le bassin d’emploi de Pari-Gagné – Matour avec Palmidor (groupe LDC) et la Fonderie. Ces proximités ne sont pas sans avoir pour effet l’installation dans le pays de nouveaux habitants, qu’ils soient salariés, ou artistes et artisans aux métiers parfois originaux. Cette dernière convergence, tous nos villages de moins de 400 habitants, les plus importants, Dompierre, Matour et Tramayes, la font leur, même s’ils sont villages-bourgs, une différence de taille au propre et au figuré d’avec leurs semblables ruraux. L’animation de la rue tient à leurs commerces nombreux, à leur collège, à leurs structures médicales, à leurs offices du tourisme des deux communautés de communes, à leurs possibilités d’hébergements touristiques, et bien sûr au fait qu’ils drainent pour les courses et les services, les habitants des villages alentour.
Fin 2009, nous avons décidé de mettre en valeur chacun des treize villages de la paroisse, et d’après les échos reçus au fur et à mesure, vous avez apprécié ce choix. Réalisé parles bénévoles qui travaillent à ce bulletin, dans les limites d’une double page qui ont pu paraître parfois un peu trop contraignantes, chacun/e, avec sa personnalité, a contribué à cette série de «?portraits?» de villages à travers les rencontres auxquelles nombre d’entre vous ont participé. Soyez en remerciés! Est-il possible d’aller un peu plus avant et, après la lecture, village par village, de tenter une relecture de l’ensemble ? D’en dégager des perspectives qui,tout en prenant de la distance, donnent encore plus à aimer ce pays où nous vivons ? Un groupe de volontaires a relevé ce défi amical. Bernard Cateland et Martine Magnon en proposent la synthèse. Comme il fallait s’y attendre, le fruit de leur travail, ne pourra pas paraître en une seule parution car nous tenons à garder un équilibre dans les contenus de chaque numéro.Rendez-vous est pris pour la suite et la fin dans le prochain numéro n°?88! En voici d’ores et déjà les têtes de chapitre : «?Des villages et leur spécificité?» et «?Complémentarité et solidarité?».
Saint-Pierre-Le-Vieux se situe en frontière du Rhône, en limite basse de la Bourgogne du Sud. Est-ce parce que ce joli village de montagne est des plus excentrés et l’un des plus hauts que celui-ci, doté de forces naturelles, développe un mental aussi précieux? Son âme, que tous soulignent, du plus jeune au plus âgé, semble nourrie aux valeurs de l’enracinement et d’histoire transmise, de solidarité, d’engagement et d’actions vivaces. Cette âme est évoquée aussi bien par les habitants nés à Saint-Pierre que par les nouveaux arrivants qui l’ont d’emblée adoré et ont adopté son état d’esprit.
Saint-Pierre-le-Vieux revendique haut et fort sa ruralité
Il semble ne pas avoir beaucoup bougé et cependant il s’est adapté. «?Rien n’a disparu des hameaux et écarts, trente-quatre lieux-dits habités, s’égrenant au flanc des vallons le long de la vallée, balayés parles cinq vents selon les jours?» peut-on lire dans Le Cahier d’histoire n°?7 sur les hommes et les femmes de Saint-Pierre-le-Vieux 1878-1972, car ce village entretient sa mémoire par la publication de merveilleux moments de vie.
Quinze agriculteurs pour 350 habitants sont là très accrochés à leur terre. 900 ha cultivés et cultivables ; un ratio aussi élevé que Tramayes et Matour ; beaucoup de hors-sol, car il faut essayer de se débrouiller pour cause de guerre des terres !
Des travaux réguliers dans la commune donnent vie au centre Bourg. Poursuivant l’opération « Cœur de village » qui a vu la rénovation des maisons et de la Place, une nouvelle bibliothèque et une nouvelle agence postale communale viennent d’être livrées. Un soin tout particulier est mis sur l’embellissement, l’accessibilité et les économies d’énergie notamment pour l’éclairage public.
Les enfants des écoles sont aujourd’hui en augmentation. Quarante-et-un répartis en cinq classes de maternelle, CE1 et CM1, sont accueillis à l’école. Beaucoup fréquentent la cantine qui propose des menus équilibrés et de saison.
Des nouveaux venus ou des enfants du pays achètent des maisons à rénover ou font construire. «?La greffe prend?» indique Charles Belicard, maire de Saint-Pierre. Un boulanger, un traiteur, un verger bio ainsi que des artisans offrent leurs services.
Les messes ici sont bien chantées grâce à la forte implication de la chorale. La Jac en son temps a éveillé les esprits et a laissé des traces.
Des associations dynamiques
De belles manifestations réputées sont ancrées dans l’agenda du village. Le rallye pédestre, le feu d’artifice et la fête patronale, la fête du boudin, tout cela est l’œuvre des nombreuses et dynamiques associations qui font preuve d’un grand savoir-faire, d’une étonnante solidarité et d’un bénévolat important,
La préparation du boudin
comme l’amicale des anciens élèves (comité des fêtes), les aînés ruraux qui regroupent 86 personnes pour des rencontres et sorties une fois par mois, mais aussi les associations, « Saint Pierre en fleurs », de la chasse, des anciens combattants, des veuves de guerre, de la cantine et les conscrits. Chacun se sent investi dans la vie du village.
La sampierrade, une formidable réussite
Cette journée de rencontres et de retrouvailles en 2011, sur fond d’histoire et de généalogie, a été une inoubliable occasion de réunir 1 200 personnes à Saint-Pierre.
Au-delà de ce formidable événement, il faut retenir la mobilisation impressionnante des habitants pour le travail préparatoire sur deux années. Il y eut de nombreuses conférences et des ateliers ont permis de se retourner et voir le chemin parcouru. Aujourd’hui, les saynètes en patois perdurent, les actes et photos prêts à être publiés et de nouvelles conférences sont en préparation pour 2013 : Agriculture mondiale, agriculture à Saint-Pierre-le-Vieux et alentours : enjeux d’hier (1960-2012) et de demain (2050-2060).
Du passé au futur, chez lui et autour de lui, ce village sait puiser dans ses racines et regarder vers l’avenir pour tracer son sillon et vivre harmonieusement son époque.
Témoignages de nos anciens… et de la jeunesse
«?Le hameau, c’était la famille?»
Françine Perret (93 ans) et Marie Lamain (88 ans) : « On vit bien à Saint-Pierre, il y a une bonne entente, une bonne entraide. «?On en a besoin de deux, il en arrive dix?», disait Louis Alloin. Nous avons eu un travail dur de paysan. Le dimanche, c’était messe puis en champ aux chèvres et s’occuper des vaches. Nous aimions les fêtes, comme celle des
On vit bien à Saint-Pierre
rois et celle d’été où les nouveaux mariés de l’année devaient sauter par-dessus le grand feu de la Saint Jean sur la route, le bal dans les bistrots et les veillées aussi, pour défouiller le maïs, tiller le chanvre, casser les noix et raconter des histoires. Nous nous rappelons que seuls les hommes siégeaient au banquet des conscrits. Il y a 17 ans, le maire Jo Briday a été le premier à inventer la fête du boudin afin de recueillir de l’argent pour les fleurs de la commune. Ce fut une riche idée car cette fête existe encore et nous en sommes fières. Nous aimons beaucoup notre village. »
« On est bien à Saint-Pierre »
Antoine B. et Arnaud D. entourent un de leurs amis
Antoine B. et Arnaud D. (17 ans) : « Nous avons l’âge du boudin. On est bien à Saint-Pierre grâce à la vie associative très dynamique. Nous sommes enracinés ici. Sans doute, nous partirons pour voir et découvrir d’autres choses mais nous reviendrons. Nous apprécions de nous retrouver les fins de semaine au stade de foot et aussi pour aider les adultes à la préparation des fêtes. »
Pascal Nugues nous reçoit dans ses nouveaux bâtiments des Prioles à Dompierre. De beaux bâtiments où le bois domine et pour cause : Pascal Nugues se consacre, pour l’essentiel, à la création et à la construction de bâtiments à ossature bois.
L’ossature bois, dit Pascal Nugues, cela fait longtemps que j’y pense. Mais il me fallait du matériel et de l’espace. C’est pour cela qu’en 2010 je me suis installé dans la zone d’intérêt communautaire de Dompierre.
Dans ce grand bâtiment, l’espace principal c’est l’atelier: un ensemble impressionnant de machines qui usinent, rabotent sur quatre faces, découpent tous les éléments des ossatures bois. Tout cela, bien sûr, piloté sur ordinateur en suivant les plans élaborés par le dessinateur. Oui, c’est un gros investissement, reconnaît Pascal, autour d’un million. Alors, il faut que ça tourne !
Mais ça marche. J’ai du travail en masse et j’ai du mal à tenir mes délais. Mon entreprise a grossi. J’emploie maintenant quinze personnes : un dessinateur, un conducteur de machines pour l’atelier, deux équipes pour la restauration de bâtiments anciens, deux équipes qui se consacrant aux bâtiments à ossature bois, et puis Sylvie, mon épouse, qui assure le secrétariat. Quant à moi, je gère tout cela.
Mes clients ? Ils sont un peu partout. J’en ai au Gabon ou en Guadeloupe et puis un peu sur toute la France. Mais la concurrence est forte. J’ai peu de souci avec mes clients après la vente : ils sont satisfaits. Quant à mes fournisseurs, c’est essentiellement le bois que j’achète, des résineux surtout. Je les cherche, bien sûr, au meilleur prix. Alors, mon gros fournisseur, il est allemand, eh oui! Mais j’achète aussi en France, dans le Jura ou… chez nous pour le douglas.
Mais attention, il y a aussi la réglementation de consommation d’énergie qui s’applique aux constructions nouvelles. Ainsi, toutes les constructions nouvelles, à partir de janvier 2013, devront appliquer la norme RT 2012 qui stipule que la consommation maximale d’un bâtiment neuf ne devra pas dépasser 50 kWh par m² et par an. Ami lecteur, faites donc le calcul pour votre maison : si vous utilisez du fuel, sachez que 1 m3 de fuel fournit 10 000 kWh. Bien entendu, poursuit Pascal, nous sommes très attentifs à tous ces problèmes d’isolation : choix des matériaux, étanchéité, etc.. Tenez, hier, j’étais à Chalon pour un test d’étanchéité sur un bâtiment.
Charpentier-couvreur : voici donc un bel exemple de métier qui évolue, nécessitant énergie, audace et intelligence. Toutes qualités bien en main chez Pascal Nugues !