Du bois et des idées

Sébastien Rivière est ébéniste marqueteur à Saint-Léger-sous-la Bussière, au lieu-dit La Brosserie et réalise, à la demande, et en fonction du décor et du budget de ses clients, toutes sortes de meubles ou d’aménagements. La restauration ne représente que 20 % de son travail, la création, 80 %. C’est en 96 qu’il commence à travailler avec son père, puis seul, sous le nom de celui-ci. Après un accident et une très longue convalescence, il cesse partiellement son activité et occupe un emploi de salarié pendant quatre ans. C’est en 2008 qu’il reprend son travail sous le nom d’Eben’O. Mais pourquoi Eben’O ? C’est tout simplement le surnom donné, au centre de formation, aux élèves ébénistes !

Comment devient-on ébéniste ?

Je désirais entrer chez les Compagnons, mais la sélection est très sévère. Sur leur conseil, j’ai suivi une formation en deux ans à Moirans-en-Montagne, pour obtenir mon CAP d’ébéniste. J’ai préparé ensuite un Bac pro à Lyon, en travaillant par alternance pendant deux autres années. J’ai obtenu également un CAP de marqueteur, avec mention. Et je suis revenu au pays.
Le travail en entreprise est le plus formateur. Ce métier exige minutie et rigueur. La profession évolue, mais pas forcément la formation dans les centres. Il faudrait insister davantage sur tout ce qui relève de la création et pouvoir suivre – pourquoi pas? – des cours de design et même d’architecture d’intérieur.

Qu’aimez-vous dans votre métier ?

J’aime rencontrer des gens, répondre à leur attente, imaginer quelque chose qui n’existe pas encore. Il faut créer la confiance, trouver un terrain d’entente, savoir suggérer, et surtout concilier esthétisme et fonctionnalité.

Avez-vous des projets ?

Je souhaiterais créer, sur mon lieu de travail, un « showroom » ou lieu d’exposition, où je pourrais présenter mes réalisations.
Je voudrais aussi, puisque je bénéficie de vastes locaux, offrir à d’autres créateurs ébénistes la possibilité de travailler en un même lieu, avec une mise en commun des machines fort coûteuses, mais en gardant chacun son individualité et sa clientèle.
Échanger, travailler avec d’autres créateurs est stimulant et par là, indispensable. Je me heurte, hélas, à des difficultés administratives puisqu’il n’y a pas de statut pour ce genre d’initiative qui existe cependant dans d’autres pays européens.
Mais je ne désespère pas de voir un jour mon projet aboutir…

L’orientation scolaire, c’est maintenant !

Pas toujours simple à 15 ou 18 ans de « s’orienter ». Certains savent depuis leur plus tendre enfance ce qu’ils veulent faire plus tard, d’autres atteignent plusieurs années post-bac et n’ont toujours pas d’idées précises quant à leur orientation professionnelle. L’orientation, un passage obligé mais pas toujours simple…

Une décision complexe…

Voie professionnelle ou générale ? Scientifique ou littéraire ? En continu ou en alternance ? L’offre de thèmes, de modes de formations, de durée, est pléthorique : difficile de s’y retrouver et d’abord, comment les connaître ? Les conseillers d’orientation peuvent aider à aiguiller les jeunes. Les carrefours de l’orientation permettent également, en une demi-journée, de faire un tour d’horizon des différents cursus. Internet reste également un bon pourvoyeur d’informations pour connaître les formations et aussi leurs débouchés. Les échanges avec des étudiants ou des jeunes actifs sont toujours utiles à prendre pour se forger une idée. Quand le choix devient plus précis, les journées portes ouvertes organisées par les écoles sont l’occasion de bien visualiser ce que pourra être l’avenir…

Des forts enjeux

Comme l’explique Cécile Van de Velde dans son ouvrage Devenir adulte. Sociologie comparée de la jeunesse en Europe, l’orientation est devenue complexe. On se rend compte que les évolutions de ces dernières années ne facilitent pas la démarche d’orientation : le nombre et la variété des formations et des options se sont accrus, la peur du chômage et la compétition scolaire se sont intensifiés, les procédures d’inscription et de sélection se sont complexifiées, les métiers se sont dématérialisés et sont donc moins identifiables, et en parallèle, les « adolescents d’aujourd’hui » mettent globalement plus de temps à se définir et à devenir autonomes que les générations précédentes.

La situation n’est pas immuable

« Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. » Il n’est pas rare que certains jeunes, après quelques mois passés dans un cycle de formation, réalisent qu’ils ne se sentent pas à l’aise dans l’orientation qu’ils ont choisie – rythme trop soutenu, désillusion quant aux matières étudiées, ou découvrent tout simplement un nouvel horizon. S’orienter, c’est aussi savoir changer de cap si besoin, quand les conditions ne sont plus favorables. Inutile donc de forcer son enfant à poursuivre son parcours si ce n’est plus sa voie. Cette décision de changement, parfois difficile à vivre pour le jeune, ne doit pas être vécue comme un échec, mais plutôt comme un pas supplémentaire vers l’entrée dans la vie adulte et l’autonomie. Il existe beaucoup de passerelles, pas toujours bien connues ni présentées, qui permettent parfois de passer d’un cursus à un autre en acquérant une « équivalence » évitant de devoir tout redémarrer à zéro. Il faut savoir se renseigner.

« Tu seras médecin, mon fils et avocate, ma fille »

Accompagner son enfant dans ses choix sans pour autant l’influencer, « être présent mais pas trop », telle est la place pas toujours simple à trouver pour les parents dans ce processus d’orientation scolaire. Les jeunes apprécient d’être aidés dans leurs démarches, que ce soit pour aller dans des salons d’orientation, découvrir des écoles dans le cadre de portes ouvertes… Ils sont généralement rassurés lorsque leurs parents les aident à remplir les démarches administratives auxquelles ils sont parfois confrontés pour la première fois. Mais ils ont aussi besoin ne pas être influencés sur leur choix. C’est LEUR avenir qui se pré- pare dans ce choix, il est donc important qu’ils déterminent eux-mêmes leur orientation pour mieux s’y impliquer.

C’est en route !

Le 12 janvier 2014, l’entreprise Zieger a démarré les travaux de terrassement sur le terrain au Fourneau près de Pari-Gagne. Le 26 janvier, l’entreprise Thimon a démarré ses travaux de fondation et maçonnerie qui devraient durer jusqu’à la fin du mois de février, le relais étant alors pris par les entreprises Charvet et Debienne pour la mise en place de l’ossature bois, la charpente et la couverture.
Pour la suite des travaux, vous pouvez consulter le site de la paroisse : www.saintsapotres.fr qui vous informera au fur et à mesure de leur avancée. Quand sortira le n° 92, en juin, vous aurez déjà pu voir la Maison paroissiale au Fourneau. La charpente est déjà en place fin février. Les photos ne manqueront pas à toutes les étapes de la construction.
Le démarrage de la collecte (fin novembre 20013) est fort encourageant, même si nous étions bien convaincus de votre adhésion au projet. Une quarantaine de personnes ont déjà versé près de 6 000 euros fin janvier. Vous pourrez consulter sur le site la progression de la collecte prévue sur les cinq années à venir.

La charpente est construite en étoile.
La charpente est construite en étoile.

Mokamo, un projet qui devient réalité…

Mokamo est une région de brousse dans la République démocratique du Congo. L’hôpital dessert une population de plus de 60 000 habitants. Depuis l’indépendance du Congo, cet hôpital s’est progressivement dégradé, sans que les Congolais aient les possibilités de continuer à l’entretenir : l’eau de la source n’y arrivait plus et les groupes électrogènes qui produisaient l’électricité nécessaire étaient en panne.
L’hôpital fonctionnait donc, tant bien que mal, sans eau courante, sans électricité, sans hygiène, sans confort. Il arrivait parfois que le médecin opérât à la lueur d’une lampe de poche.
Cette population demandait de l’aide pour réhabiliter leur hôpital…
En Europe, des bénévoles ont été émus par la situation précaire de ces habitants et leur manque de moyens à se faire soigner.
L’année dernière, nous vous annoncions qu’une nouvelle conduite d’eau était placée au départ de la source et que deux pompes étaient installées pour envoyer l’eau jusqu’à l’hôpital.
L’électricité était aussi rétablie grâce aux cellules photovoltaïques posées sur le toit des bâtiments et à l’achat de nouveaux groupes électrogènes. Le tout financé par des activités organisées par les bénévoles et par des dons de différentes associations, dont la Lyonnaise des Eaux.
Mais il reste beaucoup à faire pour aider cette population…
Actuellement, le projet des différents bénévoles est de fournir à cet hôpital des appareils médicaux de première nécessité pour faire les radiographies et des échographies.
Ils ont aussi le souci de former le personnel pour l’emploi de ces appareils mais aussi pour l’entretien de tout le matériel fourni, tant médical que technique (groupes électrogènes, cellules photovoltaïques, onduleurs, pompes à eau…etc.)
Avec les partenaires de Mokamo, les bénévoles poursuivent des actions de développement social au travers de deux coopératives : l’une destinée à produire du biocarburant pour alimenter les groupes électrogènes, l’autre s’adressant aux mamans dans six domaines : alphabétisation, gestion d’une bibliothèque, achat d’un moulin à manioc (leur principale nourriture), emploi de fours solaires, atelier de couture et agrobiologie.
Enfin, pour aider les bénévoles à pérenniser leur action, une congrégation de religieuses africaines s’est réinstallée dans les murs d’un couvent proche de l’hôpital. Parmi ces religieuses, il y a un médecin et plusieurs infirmières. Maintenant, elles sont en mesure de gérer l’hôpital.

Pour en savoir plus sur ce projet, retrouvez-le sur www.projetmokamo.be et sur Facebook.

« Au revoir là-haut »

En ce 2 novembre 1918, les soldats commencent à respirer. Des bruits d’armistice circulent dans les tranchées. Des deux cotés du front, le calme est revenu. C’était sans compter avec le lieutenant d’Aulnay-Pradelle (Pradelle pour les soldats qui se moquent bien de son titre). Il veut une dernière victoire… « Le lieutenant d’Aulnay-Pradelle est un homme décidé, sauvage et primitif. » Il décide l’attaque de la cote 113 ! Trente-six morts et de nombreux blessés. Albert Maillard, tombé dans un trou d’obus dont il n’arrive pas à s’extirper, voit la mort arriver.
Regardant le ciel il murmure : « Au revoir là-haut. » C’est alors qu’Édouard Péricourt, fauché par un obus, tombe violemment sur lui et lui rend la vie. À partir de ce moment ils ne vont plus se quitter, même si tout les sépare. Albert est ce que l’on appelait « un rond de cuir », caissier dans une banque de province, Édouard, fils d’un riche banquier et homme d’affaires parisien, ne sait pas ce que compter veut dire lorsqu’il s’agit d’argent. Albert le suit à l’hôpital militaire. Puis, après la démobilisation (Cécile ayant trouvé un fiancé plus à la hauteur !), il revient à Paris et prend en charge cette gueule cassée (vraiment cassée !) qui plus est estropié.

La deuxième partie du roman fait découvrir au lecteur le Paris de l’après guerre, où les riches deviennent de plus en plus riches, ne reculant devant rien pour augmenter leur profit. Le scandale, véridique, des cimetières militaires en est un parfait exemple. Mais pour Albert et Édouard, l’horizon est plutôt sombre. La course à la morphine pour soulager les souffrances de son ami conduit Albert à des actes de plus en plus répréhensibles. Ce n’est pas avec son salaire d’homme-sandwich qu’il peut subvenir à tout !
Édouard, qui est déclaré officiellement mort « au champ d’honneur », ne sort jamais de l’appartement minable qu’ils occupent. Il refuse de revoir sa famille. Mais un jour enfin, il se remet à son occupation favorite : le dessin. C’est alors que va germer dans son esprit une vaste escroquerie, dans le but avoué de gagner beaucoup d’argent, mais plus vraisemblablement de se venger de ce que la guerre a fait de lui. Aidé d’Albert, il arrive à ses fins… Mais en 1920 on n’aime pas ceux qui osent se moquer des héros qui ont sauvé la France !

Pierre Lemaître réalise une œuvre romanesque très forte. Il dépeint une société où les pauvres bougres qui sont revenus vivants de ce terrible carnage sont oubliés et où les riches tirent les ficelles de lamentables pantins qui exécutent leurs basses œuvres.

Ressusciter

n°91 – avril 2014

Peut-on parler de la joie de Pâques quand on entend plutôt répéter que tout va mal, quand l’ambiance est au pessimisme, au découragement, à la peur de l’avenir? Dans nos vies, il y a souvent le doute, le manque, la souffrance. La mort des proches et la perspective de notre propre mort? Inévitables, irréversibles !
Et si la mort était une pâque, un passage? La foi nous donne la conviction que ce que nous sommes aux yeux de Dieu ne disparaît pas et vit autrement. Quant à toutes les petites morts de notre quotidien : maladies, échecs, pertes… elles peuvent être suivies de résurrections: ne pas se décourager, se remettre debout, repartir. Nous avons de multiples exemples de personnes touchées par le malheur qui ont réussi à se reconstruire.
Mais plus encore, le passage par une certaine forme de mort paraît incontournable pour aboutir à une transformation, une conversion: mourir à quelque chose pour renaître différent. Mourir pour vivre. Ainsi, le grain de blé doit disparaître pour germer et donner du fruit. La chenille n’existera plus pour devenir papillon. Cela suppose en même temps la confiance et la prise de risque : oser s’engager malgré notre fragilité, notre peur de l’inconnu. Oser vivre. Si nous avançons avec notre petite lueur souvent vacillante, l’espace s’éclairera un peu plus loin. Christian Bobin l’affirme: « Le jour où nous consentons à un peu de bonté est un jour que la mort ne pourra plus arracher au calendrier ».

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