Anier ? C’est quoi ce métier ?

Connaissez-vous Francis et ses ânes, à Montillet ? Bien sûr, répondront tous les Tramayons. Et les autres ?

Éducateur spécialisé pendant quinze ans auprès d’enfants en difficulté, Francis André est maintenant, accompagnateur de randonnées avec ânes en été et guide de montagne en hiver. C’est là qu’il a découvert, auprès d’âniers, que l’âne était un animal sociable, intelligent et très attachant. Et c’est là qu’il a appris son métier. Approchez-vous de l’enclos et vous verrez Diabolo, Vidocq, Pompon, Ali, Gaspard et Léo accourir à petit trot, vous donner de légers coups de tête et glisser leur museau dans le creux de votre main.

L’âne, un animal intelligent ?

L’âne sait faire preuve d’une excellente adaptabilité, tout particulièrement avec les personnes handicapées ou les enfants présentant des troubles du comportement. Il comprend la situation et agit en conséquence. « Léo, le chef, m’a réveillé une nuit par ses braiments pour me signaler qu’un des ânes était sorti de l’enclos. »

En quoi consiste ce travail?

« Je loue mes ânes depuis six ans pour des balades d’1h30, à la demi-journée, la journée ou sur plusieurs jours, avec ou sans accompagnement. » L’âne porte les bagages ou éventuellement les enfants. On peut aussi l’atteler à une carriole si les petits ne veulent pas monter sur son dos ou s’il y a des personnes âgées. Je veille à diversifier les parcours, et je participe à l’entretien des chemins pour qu’ils restent agréables à parcourir. La formation des ânes dure deux ans, ils doivent apprendre à accepter le licol et la longe, à adopter un rythme de marche, à faire confiance à l’environnement et aux êtres humains. Je veille à la nourriture, au renouvellement fréquent de leur eau et à leur brossage quotidien. Je dois aussi gérer les pâturages et faire les foins.

« Ce qui me motive surtout, c’est le plaisir des enfants qui découvrent ou viennent revoir mes ânes »

 

Quelles sont les qualités nécessaires ?

Il faut, bien sûr, aimer les ânes, c’est- à-dire les respecter, les ménagers, être un bon observateur patient et attentif. «Ce qui me motive surtout, c’est le plaisir des enfants qui découvrent ou viennent revoir mes ânes. J’aime ce métier qui me permet de vivre en plein air et de faire mieux connaître cet animal modeste mais si attachant. »

La solution la moins coûteuse pour répondre aux normes d’accessibilité

André Forest, Aimé Thivent et Pierre Levin s’investissent beaucoup dans le projet pour tout ce qui concerne le côté technique des choses. Ils insistent eux aussi sur la nécessité de cette construction : on ne pouvait pas faire autrement.

En application de la loi, les lieux de rassemblement doivent être adaptés d’ici 2015 de manière que les personnes à mobilité réduite puissent y accéder. La mise aux normes de locaux existants aurait coûté plus cher pour un résultat inférieur. Ils insistent aussi sur les raisons du choix géographique: raison « identitaire », au cœur du territoire de la paroisse, raison « ergonomique »: cohérence avec les pré- occupations correspondant au développement durable, facilitation du travail, économie d’énergie (réduction des déplacements, chauffage par géothermie).

Eh bien justement, combien ça coûtera?

L’estimation se monte à 350000 euros maximum. La moitié serait assurée par la vente des cures de Tramayes et Dompierre, le solde de la somme restante se répartissant entre les fonds propres de la paroisse et une souscription auprès des paroissiens : 60 000 euros sur cinq ans. Des promesses de dons ont déjà été confirmées. L’association diocésaine, qui est propriétaire, assure la maîtrise d’ouvrage et les règlements.

Quel sera l’agencement intérieur?

Il y aura une grande salle de 60 m², un bureau, une salle d’accueil, un office, un local technique, des sanitaires.

Ce sera pour quand ?

Le bureau d’études Atelier du triangle est chargé du projet architectural. Le permis de construire a été déposé fin avril. On pense que les travaux devraient débuter à l’automne. Il est raisonnable d’espérer une inauguration pour la Pentecôte 2014.

Au fil des pages

Voici tout simplement quelques unes de mes lectures : certaines très sérieuses et d’autres moins. Je pense à Et puis Paulette pour la détente et aussi pour découvrir l’entraide au sein d’un village. Dans le cadre de ces livres qui s’adressent aux jeunes, de 14 à 80 ans et plus, deux romans tiennent une place toute particulière : No et Moi de Delphine de Vigan, la rencontre de deux adolescentes que tout sépare. L’une surdouée et « bourgeoise » l’autre qui vit dans la rue, solitaire… Le second : un conte philosophique dont le sous-titre peut effrayer : Quand la Mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l’écouter. Il s’agit de La Voleuse de livres de Markus Zusak. La vie d’une enfant orpheline et de ses amis dans l’Allemagne nazie. C’est bouleversant… et drôle à la fois.

Quelques perles de culture

Quelques auteurs ont retenu l’attention des lecteurs, entre autres : Metin Arditi qui situe ses romans dans le monde de l’art, en 2011 : Le Turquetto qui nous parle des rapports de l’art et du pouvoir mais aussi des influences religieuses durant la Renaissance. En 2012, ce même auteur choisit la musique comme trame à son roman : Prince d’orchestre. Il relate la chute de l’un des plus grands chefs persuadé qu’il n’y a personne au-dessus de lui… c’est haletant, porté par la force de la musique et la fragilité humaine. Un nouveau venu dans le panorama littéraire français a surpris en 2011 avec Le Club des incorrigibles optimistes et il a récidivé en 2012 avec son second roman, La vie rêvée d’Ernesto G.. On est à mi-chemin entre l’Histoire et le roman. C’est fabuleux !

Un chef-d’œuvre à dévorer

Vous avez tous en mémoire le premier roman de Blandine Le Callet : Une pièce-montée. Mais avezvous découvert son deuxième ouvrage La ballade de Lila K.. Rien à voir, si ce n’est que lorsque vous l’avez ouvert, vous ne pouvez plus vous arrêter! C’est le roman d’une enfant dont les premières années se sont passées dans un placard. Placée dans un hôpital hospice-prison, elle n’a de cesse de retrouver ses origines. N’hésitez pas à ouvrir ce chef-d’œuvre.

« Quelles que soient nos croyances, l’important n’est-il pas de promouvoir la justice, la liberté et l’amour »

Les nouveautés 2013

Parmi les nouveautés 2013 : Dix rêves de pierre, du même auteur. Dix nouvelles qui ont chacune comme point de départ une épitaphe relevée sur des tombes, anciennes ou plus récentes. Blandine Le Callet imagine les derniers instants de la vie de celui ou celle qui gît sous cette pierre tombale. Poétiques, tendres, féroces ou dramatiques, ces nouvelles ne laissent pas indifférent. Je voudrais terminer par un auteur qui m’a occupée toute l’année et m’occupe encore : Frédérique Lenoir. Notamment Dieu. C’est passionnant, on découvre par le biais d’un entretien avec M. Drucker une présentation claire de toutes les religions, depuis la naissance des dieux jusqu’à Dieu, le Dieu unique des différentes religions monothéistes. Voici sa conclusion : « Quelles que soient nos croyances, l’important n’est-il pas de promouvoir la justice, la liberté et l’amour » ?

À l’école, le respect de l’autre et la démocratie, c’est possible!

Jean-Pierre, ancien directeur d’école, maintenant à la retraite, est riche d’une expérience de trente années dans notre région : instituteur dans des classes multi-cours du 3e cycle (CE2, CM1, CM2). Une école où la démocratie se vivait concrètement, dans un climat de grande bienveillance.

Il y avait, d’abord, l’élaboration par les élèves d’un règlement intérieur, l’enseignant suscitant la discussion sur un article litigieux. Ce règlement fixe les principes de fonctionnement de la classe, du règlement des conflits, des sanctions, de la réparation. Il pourra être complété voire modifié en cours d’année. Dès le début de l’année, la démocratie se met en place dans la classe : ce qui concerne la vie de cette communauté, doit pouvoir se débattre collectivement en conseil. Première étape : élection du président, du secrétaire et du tré- sorier. Candidatures, élection, majorité absolue ou majorité relative. S’il y avait plusieurs concurrents, le débat était possible. La présidence était tournante, le plus souvent toutes les quatre ou cinq semaines.

La boîte à idée, un outil de participation active

Autre institution : la boîte à idées. Installée en permanence dans la classe et ouverte à tous. Chacun peut y déposer sa fiche quand il veut. Il a le choix entre quatre fiches : réclamation sur un incident, félicitations, projet proposé, question libre. Pas d’anonymat: les fiches non signées sont éliminées. Tous les lundis, conseil de la classe pendant une heure. L’instituteur n’intervient pas durant ce conseil, sauf si on le sollicite ou si la discussion s’éloigne des règles de son fonctionnement. Il sécurise le groupe. Le pré- sident ouvre la boîte à idées et y lit les fiches recueillies. Il donne la parole, à tour de rôle, à tous ceux qui la demandent, tout en surveillant les temps d’expression.

On privilégiait toujours les solutions amiables

S’il s’agit d’une fiche de réclamation, le premier objectif indispensable est d’obtenir l’accord de toutes les parties sur le déroulement des faits. La solution, qui devra se référer au règlement intérieur, pourra être un simple règlement amiable ou une sanction. Elle sera soumise au vote du conseil. S’il y a sanction, elle se fera sous forme d’un retrait de points dans le capital de points de l’élève. Ce capital ne peut être négatif. Tous les lundis, chaque élève reçoit trois nouveaux points. Complexe ce système ? Non, dans les classes multi-cours, l’élève a deux ou trois ans pour bien l’intégrer. Les retombées positives sont nombreuses : la classe, ainsi formée à l’autonomie et au débat en groupe, règle mieux les problèmes délicats : bouc émissaire, violence en récréation, rumeurs. Meilleurs résultats scolaires ? Oui, car les tensions ayant pu se régler, les élèves sont plus disponibles pour l’apprentissage.

Symboliquement ouverte à tous

On en parle depuis longtemps déjà. Des informations ont été données, mais des personnes continuent à poser des questions sur la future maison paroissiale à Le Fourneau sur la commune de Trambly (voir page 15 de notre précédent numéro). Je suis donc allée rencontrer quelques-uns des acteurs principaux pour obtenir des éclaircissements. Entretien avec Jean-Pierre Leconte, directeur de notre publication et curé de la paroisse.

On aurait pu continuer comme avant?

Jean-Pierre Leconte commence par remonter dans le passé, au moment où les paroisses ont été remodelées, où se sont créées les « grandes paroisses » (treize communes pour la nôtre). On ne s’est pas reposé alors la question du « centre » paroissial. On a gardé le modèle ancien, axé sur le logement du curé. Pour beaucoup de paroisses rurales, cela correspondait à un seul point principal naturel: un gros bourg. Notre cas est différent : répartition entre trois pôles, Tramayes, Matour, Dompierre. C’est Matour qui a joué le rôle jusqu’à présent. Mais la situation actuelle ne pouvait pas durer. « On ne pouvait pas ne rien faire » Il n’était pas possible que la municipalité de Matour continue à assumer seule cette charge, encore moins qu’elle assure une mise aux normes devenue incontournable pour un bâtiment à usage public.

Pourquoi avoir choisi de l’implanter à Le Fourneau?

Il y a donc quelques années que le sujet est évoqué et discuté avec les personnes en responsabilité. On s’est d’emblée orienté vers le centre géographique de la paroisse, Le Fourneau, sur la commune de Trambly : diminuer les déplacements, bien montrer que c’est la maison de tous. Cette dernière raison a aussi amené à éviter le centre d’un village. En plus, c’est un carrefour. Cette maison des chrétiens sera bien visible, repérable, identifiable, symboliquement ouverte, par sa forme hexagonale, sur tous les villages. Une rencontre avec les maires des treize communes a eu lieu. Ils ont été informés – certains l’étaient depuis longtemps -. Ils se sont intéressés et sont très favorables.

Mais qu’en pense l’évêque ?

Il a d’emblée approuvé : « C’est ce qu’il faut pour une paroisse en milieu rural » L’équipe qui est à l’origine du projet a d’ailleurs visité d’autres réalisations et s’en est inspirée : Ameugny, Saint Etienne-des-Ouillères.

Et à quoi servira la salle paroissiale ?

Il ne s’agit pas de se substituer à ce qui existe et qui fonctionne bien. Vu la modestie de la surface de cette maison, les grands rassemblements continueront à se faire dans les églises et les salles municipales. Ce sera un instrument à utiliser avec souplesse, selon la disponibilité et les préférences des gens. Il sera, bien sûr, à la disposition des groupes de catéchisme, avec l’équipement correspondant. Ce qui n’empêchera pas certains de fonctionner à la maison. Mais, on a constaté que ce n’est pas toujours facile de recevoir des groupes d’enfants chez soi et qu’un terrain neutre est parfois préférable. Cette maison accueillera ce qui existe déjà à la cure de Matour: secrétariat, comptabilité. Elle accueillera aussi les réunions des différents groupes existants, qui se font à Matour ou ailleurs : équipe d’animation paroissiale, conseil économique, service des malades, équipe de rédaction du bulletin, préparation au mariage, au baptême, préparation des messes et des funérailles… Elle accueillera aussi les autres groupes qui verront le jour.

La pratique religieuse diminue. Nous vieillissons. Des jeunes prendront-ils la relève? Que peut-on présager de l’activité paroissiale dans l’avenir?

De toutes façons, un groupe a besoin de projets. C’est une manière de « déplacer la question » et d’y répondre en partie. On peut donc penser que cette réalisation créera un dynamisme. De plus, Jean-Pierre est témoin de tout ce qui se passe de positif, en particulier au niveau de nombreuses familles fonctionnant souvent en réseaux. Elles se connaissent, se repèrent, et gèrent ensemble la vie de leurs enfants. Les jeunes vivent leur foi autrement. Certains participent à l’aumônerie de leur lycée, ou à des camps à Lourdes. Leur participation à la vie paroissiale dépendra moins de notre capacité d’organisation que de notre capacité de rencontre, d’écoute. Peut-être viendrontils nous parler de ce qu’ils font à une journée de rentrée par exemple, ou sur notre site internet en cours de création. Nous ne sommes pas irremplaçables !

Quelle gestion est prévue pour l’utilisation de la salle?

Une organisation de permanences existe déjà à la cure de Matour. Il faudra l’étoffer. Toute initiative sera bien accueillie et étudiée.

Et si l’on parlait KT ?

n°89 – septembre 2013

N’ayez pas peur!… Ces quelques mots que tout le monde a entendus, je les ai répétés moi aussi à la rentrée de septembre 2011 : gros bouleversement dans la catéchèse, une manière différente de transmettre la Bonne Nouvelle, se mettait en route après de nombreuses années de cogitations dans tous les diocèses de France. Les dernières catéchistes ayant « rendu leur tablier » – sauf une -, les parents ont dû s’engager dans cette belle aventure non sans appréhension. Aidées par Catherine Guillot, notre responsable diocésaine, Christiane et moi avons développé nos meilleurs arguments pour les encourager et chacun a fait de son mieux pour animer les séances où l’ordinateur a une place, pour le bonheur et la modernité des enfants comme des parents. Pour chaque module, l’enfant a son carnet personnel contenant un CD et l’animatrice a un livret et un CD. Tout est bien expliqué et il est conseillé de se rencontrer, entre adultes, pour échanger, avant d’être face aux enfants. Étonnamment profitable, de l’avis de ceux qui peuvent le faire! Quant aux enfants, si c’est papa ou maman qui l’a dit, c’est bien que c’est vrai! Le but est atteint. Les « anciens » peuvent aussi prêter main forte! Pour l’année écoulée, nous avions cinquante-huit enfants, répartis en petits groupes fonctionnant chacun à sa manière. Tous n’arrivent pas encore à animer une messe, mais on reste optimiste. Ceux qui sont allés à la fête du KT à Taizé en mai sont revenus enchantés. Un beau spectacle plein d’humour nous a été offert: Joseph, le fils de Jacob, et ses frères, nous ont fait rire tout en réfléchissant sur les relations entre frères, le pardon et la présence de Dieu à nos côtés à tout instant, comme l’indiquait le thème de l’invitation envoyée aux enfants : tu es là, présence dans nos vies. N’oubliez pas d’inscrire vos enfants auprès de vos groupes locaux, particulièrement les CE1 et les CE2.

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