Vivre à Matour : pourquoi ?

Pourquoi choisit-on de venir vivre à Matour quand on n’a pas grandi ici, qu’on n’y a ni famille, ni souvenirs d’enfance ? Et si l’on ne prend pas en compte les opportunités professionnelles ou sentimentales, que trouve-t-on là qui justifie ce choix de lieu de vie ?

Nous avons interrogé des jeunes, des moins jeunes et des retraités, des solitaires et des couples, des « migrants » du Rhône, d’Alsace, du Jura, de la Haute-Savoie, des Vosges, de la région parisienne, de la Côte d’Azur, de la Bretagne. Malgré les différences d’âge ou d’origine, les mêmes réponses ont été apportées. Avec deux dominantes : l’environnement naturel et l’environnement humain. Certes, il y a d’autres villages voisins qui bénéficient, eux aussi, d’un cadre remarquable ou de prestations des plus intéressantes, mais il semblerait, à écouter les nouveaux venus, que nous cumulons les deux. Bien sûr, tout ne sera pas dit sur Matour. Vous ne trouverez ici que des réactions spontanées et affectives mais qui permettent, de p a r l e nombre de réponses identiques, de mieux comprendre pourquoi on a choisi de venir vivre là.

Douceur du paysage
Douceur du paysage

 

Comment a-t-on connu Matour ?

C’est souvent par hasard, lors de vacances passées dans des villages des environs, que l’on a éprouvé un « coup de cœur » pour l’endroit. Il arrive aussi que l’on y suive son conjoint ou que l’on trouve ici l’occasion d’exercer son métier. Mais cela a toujours été un libre choix justifié par l’attractivité du lieu, jamais une contrainte.

Un environnement naturel attirant

La diversité et la douceur du paysage, les vallons paisibles, les collines boisées « protectrices », les petits chemins creux et les nombreux ruisseaux, les sentiers de randonnée, l’étang aménagé, l’environnement rural préservé, sont souvent évoqués. Et le calme. Le sentiment de liberté. La qualité de vie. Le cadre idéal pour voir grandir ses enfants… ou finir ses jours.
La situation géographique est également un facteur de choix : proximité de la voie rapide et par là de l’autoroute, du TGV, de l’axe Nord-Sud, de la montagne ; proximité de petites villes ou d’agglomérations plus importantes.

Un environnement humain attractif…

de par son accueil…

Les anciens « pure souche » se jugeraient-ils trop sévèrement ? Les gens d’ici seraient, d’après certains, distants, réservés, voire fermés, repliés sur eux-mêmes (mais « gagnant à être connus » tout de même!). C’était peut- être vrai il y a quelques décennies. Ce n’est plus vrai maintenant avec les nombreux passages, le brassage de la population et sa jeunesse.
La quasi-totalité des personnes rencontrées nous ont fait part de leur plaisir (et parfois de leur surprise) d’être aussi bien accueillies et vite intégrées. Et si quelques-unes ont été déçues, c’est qu’elles n’ont pas cherché à faire les premiers pas (elles le reconnaissent elles-mêmes) ou n’ont pas persisté dans leur approche.
Matour est donc vécu comme un village accueillant, où « des inconnus vous saluent, des enfants vous disent bonjour », où l’on peut faire rapidement connaissance (si on le veut bien…), trouver parfaitement sa place et le mode de vie recherché. Certains nous ont parlé de leur découverte d’une vraie solidarité, d’entraide, d’attention bienveillante à l’autre, de bon voisinage. Bien sûr, le bénévolat et la participation aux différentes manifestations accélèrent le processus d’intégration.

… grâce aux services proposés…

Outre les commerces répondant aux besoins de première nécessité et le marché hebdomadaire, Matour offre des infrastructures pré-scolaires, scolaires et péri-scolaires très appréciées des jeunes parents.
Les services de santé (médecin, infirmiers, pharmacienne, ostéopathe), d’aide à domicile, la présence d’une maison de retraite accueillante, contribuent à l’attractivité du village… comme le sont également les multiples activités culturelles, sportives ou récréatives proposées, la zone de loisirs et la Maison du patrimoine.

…et aux nombreuses manifestations…

« C’est vivant, ça bouge, c’est plein d’animation… Mais comment fontils pour faire tout ça ? » Et l’on reste songeur et admiratif face au dynamisme de Matour, de sa municipalité et de ses bénévoles. Les évènements festifs se multiplient: Marché de Noël, marché aux chandelles, Brocante, Fête de la piscine, feu d’artifice, Foire-exposition, Rallyes, randonnées et courses pédestres, Foire aux potiers, Soirées des Amis du Manoir, Symposium de sculptures contemporaines, Jazz-campus…
Des projets ? Certes, il y en a, concernant particulièrement le développement de l’intercommunalité, l’amélioration des services et le souci d’accompagnement. Et puis bien d’autres encore…

Et voici, en guise de conclusion :

« Nous avons trouvé notre équilibre à Matour. Nos voisins agriculteurs nous ont appris tellement de choses !… Au point de vue relationnel, c’est super!… Ici, on est trop bien!… On va peut-être travailler loin, mais Matour, ça vaut le coup !… Depuis trente-trois ans, nous n’avons jamais regretté notre choix !… C’est un village où on pense bien vieillir… »

 

« C’est vivant, ça bouge, c’est plein d’animations. »
« C’est vivant, ça bouge, c’est plein d’animations. »

Souffleur de verre

Dominique Marcade, installé à Saint-Léger sous la Bussière, souffle le verre depuis près de 25 ans. Portrait d’un passionné du verre, qui transmet désormais son savoir-faire et sa passion aux plus jeunes.

En quoi consiste votre activité?

Je souffle le verre depuis 25 ans, c’était d’ailleurs mon activité principale jusqu’en 2009. Je réalise des pièces de création pour des expositions ou je crée des pièces à la demande pour des architectes d’intérieur. Je fais également de la restauration de verre. Depuis 2009, j’enseigne dans un atelier de verre soufflé dans un lycée professionnel à Yzeure (03) ce qui m’a conduit à réduire un peu mon activité de création. L’enseignement, c’est une expérience très enrichissante car c’est un moyen d’accompagner des adolescents dans un moment de leur vie où ils se posent beaucoup de questions. Se concentrer sur une matière telle que le verre est l’occasion pour ces jeunes de réfléchir; cette activité artistique peut leur amener une éclaircie dans le monde compliqué qui les entoure. En parallèle, je continue de faire des pièces de création. Je travaille beaucoup à l’inspiration: j’essaie d’aboutir dans la matière ce que je préfigure dans ma tête…

D’où est venue cette envie de pratiquer le soufflage de verre?

J’ai réalisé mes études à Paris au lycée technique en me spécialisant dans la verrerie de laboratoire. Je réalisais alors des objets en verre à destination de la chimie (pipette, réfrigérant…). A la sortie du lycée, je ne souhaitais pas continuer dans la verrerie de laboratoire, mais cette matière qu’est le verre me passionnait. J’ai alors connu la technique du soufflage du verre à la canne qui permettait de travailler aussi bien l’épaisseur que la finesse du verre. Je souhaitais aussi quitter la vie parisienne. J’ai alors monté mon premier atelier en Normandie, puis je suis descendu dans le Beaujolais par la suite. Depuis que je suis installé à Saint-Léger, je loue parfois mon four à des souffleurs de verre amateurs qui n’ont pas le matériel requis chez eux.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette activité?

La magie : le verre n’est pas une matière stable. Au départ, c’est un élément simple qui compose pourtant une grande partie de l’univers : la silice. Le mélange de cette silice avec de la chaux et de la potasse à une température de fusion (1350°C) donne alors cette matière surprenante et transparente : le verre. Pour moi, le verre c’est un élément fort en spiritualité

Jusqu’à la mort, accompagner la vie

Nous savons que nous sommes mortels. C’est une certitude absolue. La limite à notre vœu d’infinitude. Souvent, nous préférons l’oublier. Mais les soignants, comme les familles, sont obligatoirement confrontés à la fin de la vie. Pour les aider, et pour accompagner les malades, se sont mis en place, depuis une vingtaine d’années, ce qu’on appelle les soins palliatifs.

Les soins palliatifs sont pratiqués par des équipes médicales pluridisciplinaires, aidées par des bénévoles. Elles interviennent à l’hôpital, ou bien elles se déplacent à domicile. En Bourgogne, il existe 115 lits de soins palliatifs, répartis dans 47 établissements et 12 équipes mobiles. Leur rôle ? « Ce qu’il reste à faire quand il n’y a plus rien à faire. » En fait, il s’agit bien d’une continuité dans des soins actifs, mais qui n’ont pas, la plupart du temps, pour but de guérir. La loi Léonetti (2005) donne beaucoup d’importance à la volonté du malade. Elle permet de refuser l’acharnement thérapeutique, d’interrompre des traitements jugés inutiles, ou ayant pour seul but de prolonger artificiellement la vie.

Etre vivant jusqu’au bout

Il s’agit essentiellement de soulager, par tous les moyens, la souffrance physique et psychologique. De plus, ce temps qui reste, qui est un temps de vraie vie, il est très précieux. Il peut être vécu intensément, permettre de faire le point, de continuer encore dans le sens d’une évolution personnelle. Parole d’un malade en phase terminale : « J’apprends ce qu’est la vie, de jour en jour. » Cela n’est pas possible si la personne est très souffrante ou se sent abandonnée. Elle doit être entendue et comprise quand elle dit désirer mourir. Mais l’expérience prouve que les demandes d’euthanasie correspondent souvent à un appel à l’aide et sont fortement réduites après que tout a été mis en œuvre pour que le malade trouve encore l’envie de vivre, de désirer, d’imaginer et d’attendre le lendemain.

Mourir dans la dignité

Mourir dans la dignité suppose que l’entourage reconnaisse jusqu’au bout cette dignité, au-delà de l’apparence physique ou de la déchéance psychologique. Pour cela, l’attitude et le regard de l’accompagnant sont essentiels : une qualité de présence discrète, d’accueil, d’écoute, d’ouverture gratuite sans jugement, dans le respect des croyances ou des incroyances de chacun. Marie de Hennezel, engagée dans l’accompagnement des mourants, dit que cette pratique l’a changée ellemême positivement: une invitation à approfondir les relations, à changer la hiérarchie des valeurs, à apprécier le bonheur de vivre le moment présent, dans la pleine conscience

« S’engager pour plus de solidarité »

n°83 – Mars 2012

C’est le message essentiel que délivre inlassablement frère Aloïs et la communauté de Taizé. A Berlin, où s’est tenu fin décembre, le « 34e pèlerinage de confiance sur la terre », 30 000 jeunes de tous pays dont 15 000 Français, dans 21 langues traduites, ont réfléchi et prié ensemble.
Des carrefours sur de nombreux thèmes spirituels, sociaux, économiques… et les visites organisées pour eux, par les paroisses d’accueil, aux prisons, maisons de retraite, à la Grande Mosquée et au Bundestag ont laissé des traces. Ce rassemblement à Berlin, ville au passé muré – douloureux -, s’est voulu symbole d’une Europe unie et solidaire, au moment où celle-ci tangue. Au présent où les jeunes attendent de leurs guides d’être aidés à s’ouvrir des possibles pour leur vie, il leur a permis de s’écouter, de découvrir d’autres expériences et de s’engager à leur mesure là où ils vivent.
Ceci peut être entendu par tous les chrétiens, jeunes et vieux, et des exemples d’engagement et de confiance existent dans les paroisses : bol de riz pour les déboutés du droit d’asile ou pour les sinistrés d’Haïti, suivi des voyages faits par des jeunes au Pérou au pays d’Edwin Colque… Frère Aloïs dit aussi « La confiance n’est pas naïve ou facile, elle est un risque. »

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