Saint-Léger sous la Bussière, un village « facile à vivre »

Cette commune se situe au confluent des trois Grosne. Son sol est constitué, en partie, de très vieilles roches volcaniques comme celui du Haut-Beaujolais. Son origine est très ancienne, la première mention date de 979, sous le nom de Saint Léodguin. La Belouze était alors nommée Labelosia.

L’histoire de Saint Léger est en grande partie liée aux puissants seigneurs de la Bussière, qualifiés par le père Fargeton de « grands chercheurs de noises ! »
On racontait à la veillée une histoire qui mettait en scène le curé de Saint Léger, convoqué et réprimandé par le seigneur, qui lui reprochait de « propager parmi le peuple des idées un peu trop révolutionnaires ». Le curé répétait dans ses sermons que tous les hommes étaient égaux devant Dieu !

Un village qui a évolué

Il ne reste presque rien du château, même si on parle encore du « donjon » et la vie des Sandzirons est à l’heure actuelle plutôt paisible ! Les nouveaux habitants disent que leur intégration s’est faite facilement.
A la fin du XIXe siècle, la commune a bénéficié des largesses d’un mécène : Jules Plassard. On lui doit entre autres le groupe scolaire, la mairie, l’église (l’ancienne était trop petite, mais le clocher roman a été conservé). Elle a été rénovée il y a une vingtaine d’années grâce à la mobilisation d’un grand nombre d’habitants (organisation de brocantes).
La population s’accroît tout doucement: 266 habitants au dernier recensement (mais 776 en 1836). Quelques naissances ont lieu chaque année. Des jeunes restent ou reviennent au pays.

Des réalisations récentes

Pierre Lapalus, le maire, est satisfait de l’opération « Cœur de village » : acquisition et réhabilitation d’une maison, création d’un parking avec sécurisation pour l’école, installation de jeux multisports. La salle communale a été agrandie et réaménagée, et l’école refaite à neuf avec une salle multi activités et un accès pour handicapés.
Saint-Léger fait partie du RPI des Grosne. La classe maternelle accueille une vingtaine d’enfants. Grâce à une association de parents et aux prestations d’une cantinière, ils bénéficient tous de repas équilibrés à base de produits locaux.

Saint-Léger travaille

Relativement à d’autres communes du secteur, la population agricole est nombreuse: une vingtaine d’exploitants sur quatorze exploitations. Il s’agit essentiellement d’élevage. La Cuma, dont le siège est à Saint-Léger, est un exemple de la capacité des agriculteurs à s’entendre et à s’entraider (voir bulletin numéro 69, septembre 2008).
Saint-Léger a la particularité d’avoir connu, dès avant la Révolution, une industrie : une papeterie. Par la suite, c’est le travail du bois qui s’est imposé : une usine de bois de brosses et de casiers d’imprimerie a fonctionné jusqu’en 1994. Actuellement, on compte un menuisier, un ébéniste, un charpentier et une entreprise de menuiserie qui emploie 13 personnes et qui est gérée par la famille Laffay. Cet « atelier relais » polyvalent est équipé de machines numériques : fabrication et pose, chantiers de rénovation (voir bulletin de décembre 2000). Nous avons aussi un plombier.

La sécurité est assurée

La commune est heureuse de possé- der un CPI. Gaby Thomas, chef de ce Centre de première intervention nous explique qu’on en retrouve déjà la trace en 1928. Il est composé de 12 pompiers, bientôt 13: un jeune va les rejoindre, après avoir fait les JSP (formation des jeunes sapeurs pompiers). Il est arrivé que leur présence, même fortuite, sauve des vies, ils sont reconnus et appréciés, Gaby parle d’une population disciplinée : peu d’accidents, pas d’appels intempestifs.

Une initiation au secours aux personnes
Une initiation au secours aux personnes

Et nous avons, nous aussi, une activité artistique ! Au hameau de la Chanalle, Dominique Marcadé travaille le verre soufflé. Il fabrique surtout des pièces à la commande (pour l’opéra comique par exemple).
Parole d’une Sandzironne d’adoption: « Saint-Léger est facile à vivre. On s’entend bien, les gens sont solidaires. On se débrouille, on trouve toujours des solutions. »

Un lieu convivial

La Belouze abrite le seul commerce de la commune : « Chez Poun ». C’est un bar-restaurant, dépôt de pain et de journaux. Toutes les générations s’y côtoient. La plupart des clients se connaissent, on vient à telle heure sachant qu’on rencontrera untel.

Des associations actives

Le club des aînés a fêté ses vingt ans d’existence en 2008. Maurice Passot en est le président. Les 23 adhérents sont très assidus aux réunions. Parmi eux, il y a aussi des « vieux relativement jeunes ! » Les activités sont classiques, mais pour la troisième fois, le club organisera un loto, occasion de réaliser une activité en commun. On constate aussi une ouverture vers l’extérieur : se connaître, se mélanger, découvrir aussi des actions de solidarité.
Le comité des fêtes (une quinzaine de bénévoles) organise des repas, un bal, un feu d’artifice, un loto. Céline Rivière, sa présidente, pense qu’il est important de proposer ces occasions de loisirs et de convivialité. L’organisation se fait souvent avec la collaboration du comité de Saint-Pierre.
« Saint-Léger sport-auto » (course rallye) organise aussi des manifestations : repas, expositions.
Le Cias offre repas et colis aux aînés. Une quinzaine de personnes participent au fleurissement. Et n’oublions pas la société de chasse, autre occasion de rencontre et de collaboration.

Un voyage des aînés avec les clubs des villages voisins
Un voyage des aînés avec les clubs des villages voisins

« Une bibliothèque au service de tous »

Marie-France et Mado Roccati m’ont accueillie dans les locaux de la bibliothèque de Tramayes et m’ont exposé comment ce lieu qui pourrait n’être qu’un lieu de prêt de livres est devenu un lieu de vie pour la commune.

Qui gère la bibliothèque et comment ?

Depuis 2003 la bibliothèque est intercommunale et regroupe trois communes : Tramayes, Bourgvilain et Saint-Point, avec deux lieux d’accueil, Tramayes et Bourgvilain. Ce dernier fonctionne avec neuf bénévoles. A Tramayes une salariée : Marie-France Berland, et six bénévoles : Malou Langinieux, Mado Roccati, Katrine Maya, Michèle Carricondo, Laurence Croix et Véronique Roda.
En tant que salariée j’assure toute la gestion informatique (budget, livres et abonnements) mais aussi celle de l’équipe. Ce travail m’a été grandement facilité par le stage de formation que j’ai effectué en 2003-2004 : formation des auxiliaires de bibliothèque (ABF). J’ai travaillé auparavant treize ans comme secrétaire ce qui m’a apporté des compétences supplémentaires.
C’est là que Mado intervient pour ajouter: Marie-France ne se considère pas comme « chef » car tout est décidé en commun. Mais elle est très douée pour construire une équipe et avec elle nous avons envie d’être là, au sein du groupe chacun à son rôle.
Puis Marie-France reprend : Le travail est très vaste, on pourrait croire qu’en dehors des permanences (10 heures d’ouverture au public) tout est calme ! Bien au contraire, c’est là que tout se prépare : la gestion du budget alloué par les trois communes, choix des acquisitions, équipement des livres préparation des animations, réunion de l’équipe.

Justement, les animations c’est un point très important ?

Oui, bien sûr, les accueils de groupes demandent une grande préparation. Mais la récompense est toujours là : la joie des enfants… Nous intervenons dans les écoles, au relais libellule et également à l’hôpital Corsin. Nous avons organisé des échanges intergé- nérationnels par exemple un aprèsmidi « jeux de société », dans le cadre du projet fédérateur. Un moment très agréable pour tous ! Pour les animations nous aimons qu’elles soient en lien avec ce qui se vit dans le village. L’association « Lire et délires », composée de bénévoles gère les animations plus importantes.
Mais l’accueil des lecteurs reste un des temps fort, il faut avoir à cœur de satisfaire chacun, aussi bien celui qui cherche une lecture détente que celui qui désire le dernier Goncourt ou une recette de confiture…
Pour conclure je dirais que ce métier d’agent de bibliothèque est très agréable, d’une part pour les contacts que nous tissons avec les habitants de la commune, d’autre part pour la disponibilité qu’il me laisse dans ma vie familiale (20 heures par semaine plus 4 heures mensuelles pour bulletin municipal). J’ajouterais que pour une petite municipalité c’est un gros effort financier qui est consenti mais c’est vraiment un plus pour les gens du canton.

Être médiateur culturel…

Ils étaient sept à la maison des patrimoines, sept bénévoles chargés d’accueillir les visiteurs du 21 juin au 4 juillet 2010 et de servir d’intermédiaires entre ceux-ci et l’art contemporain. Benoît Michel et Paul Parisot, les deux plus jeunes médiateurs culturels, nous parlent de cette expérience.

Quel était votre rôle ?

Nous proposions aux visiteurs de les accompagner sur le chantier afin de faciliter l’approche des différentes œuvres. Nous « n’expliquions » pas tout de suite l’intention de l’artiste mais nous invitions chacun à s’interroger, face aux réalisations en cours. Celles-ci sont parfois déconcertantes et toutes les interprétations sont possibles. Nous avions reçu une formation pour cela et nous savions que nous serions confrontés à des a priori concernant l’art contemporain. Nous avons essayé de notre mieux de répondre aux attentes des visiteurs.

Qu’avez-vous particulièrement aimé ?

Nous avons été touchés par l’ouverture d’esprit, la curiosité et la spontanéité des enfants les plus jeunes et par l’intérêt manifesté par les seniors. Notre proposition d’accompagnement, la démarche adoptée et notre propre engagement ont été appréciés. L’humour facilitait le contact. Des visiteurs sont même revenus !
Nous avons aussi beaucoup aimé partager, pendant deux semaines, la vie des artistes, tous différents mais tous ouverts au dialogue. Les échanges que nous avons eus avec les trois Français (dont une franco-polonaise), le Canadien, l’Italienne d’origine allemande et la Mexicaine nous ont permis d’approcher la réalité de leur vie professionnelle. La diversité de leurs origines et de leur personnalité nous a donné l’occasion de découvrir d’autres cultures, d’autres manières de vivre, d’autres façons de voir les choses. Et nous avons pu parler (ou entendre parler) italien, espagnol, anglais, ou allemand !
Bien qu’en pleine période de révisions pour le Bac, nous avons passé deux semaines passionnantes dont nous nous souviendrons longtemps.

Des projets venus du monde entier

Organisé par la commune de Matour et le centre d’art contemporain Frank Popper, ce deuxième symposium (le premier avait eu lieu en 2007) a permis aux six artistes retenus, sur une centaine de projets venus du monde entier, de réaliser, en public et en plein air, une œuvre monumentale de bois ou d’acier. Toutes les œuvres resteront à Matour, la plupart dans le parc de la maison des patrimoines, mais également à l’une de ses entrées, à la porte de la mairie ou au bord de l’étang.

Une exposition sur la non-violence

« La non-violence, une force pour agir », c’est le thème d’une exposition qui sera présentée prochainement à Matour du 8 au 19 novembre à la Maison des patrimoines (le Pavillon). Elle se donnera ensuite à Cluny. Réalisée par le Man
(Mouvement pour une alternative non-violente), cette exposition est destinée à être utilisée de façon interactive auprès de jeunes adolescents, à partir de 14-15 ans environ, des collèges et des lycées. Mais elle s’adresse aussi aux adultes !

Pourquoi ce thème de la non-violence ? S’il est vrai que notre société condamne certaines violences, nous sommes cependant conditionnés, depuis des temps lointains, à penser que la violence est inévitable, justifiable dans certains cas, et même parfois honorable… Ce que cette expo du Man veut montrer aux jeunes, c’est que la non-violence, loin d’être attitude de faiblesse, est une force tournée vers l’action.
L’exposition se présente comme un parcours de vingt panneaux qui invite à faire comprendre les sources et la réalité de la violence, puis à proposer des réponses concrètes et non-violentes face à ces réalités : réguler les conflits, réduire le degré de tension des affrontements, réussir à parler de nos désaccords, ou bien mener une action non-violente de protestation, fonctionner de façon plus démocratique dans nos groupes, tout cela s’apprend.
Premier thème de l’expo : comprendre la violence : quelles sortes de violences (personnelles, politiques, économiques, environnementales…) ? Quelles origines de la violence (le bouc- émissaire, la rumeur, le jugement, un style de communication agressif, le manque de respect de l’autre…) ? Et moi ? Suis-je acteur, victime, témoin ? Que sont mes sentiments face à un acte violent (peur, colère…) ?

Gérer les conflits

Autre thème de l’expo : comment gérer un conflit sans violence. Le conflit, c’est naturel (mon voisin me gêne, un bien à partager, décision collective à prendre, etc.). Comment gérer au mieux un conflit ? s’accommoder ? fuir ? s’opposer ? négocier ? s’appuyer sur les lois, les règles ? chercher un médiateur ?
Autant de questions qui seront examinées, étudiées, débattues par les jeunes du collège sous la conduite et l’animation de leurs enseignants.
L’exposition montrera aussi les manifestations de la non-violence dans l’histoire, évoquant la vie de grands témoins comme Gandhi, Martin Luther King, et d’autres, dont les luttes collectives ou individuelles furent efficaces.
« La non-violence, une force pour agir », une exposition à voir, tant par les élèves que par leurs parents et par tous ceux que le problème de la violence intéresse et concerne.

Avoir un enfant…

… c’est au départ beaucoup d’interrogations dans l’attente de le voir arriver. Comment l’habiller, le nourrir… serai-je à la hauteur ? Alors on bouquine tous les manuels possibles et on écoute les conseils de chacun. On entend alors tout et son contraire et on a souvent l’impression de ne pas avoir de réponses concrètes à nos questions.
Et quand vient ce petit être, on se rend alors effectivement compte qu’il n’y avait pas de réponses toutes faites à ces interrogations, c’est à chacun de construire « sa relation » avec son enfant. Les choses ne peuvent pas toujours être anticipées, elles arrivent, comme si de rien, d’elles-mêmes, comme tout ce qui nous arrive de surprenant dans notre vie, et nous adorons cela, car c’est cela même qui rend notre vie riche et intéressante. Certes, c’est un grand chamboulement, d’un seul coup, les priorités changent, notre but principal est alors d’offrir la meilleure vie possible à ce petit être.
Et la plus grande des récompenses, c’est les sourires de son enfant et son apaisement lorsqu’on le prend dans ses bras. Car comme le chante si bien Yves Duteil, être parent c’est :
« Prendre un enfant par la main
Et lui chanter des refrains
Pour qu’il s’endorme à la tombée du jour,
Prendre un enfant par l’amour. »