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Comme le printemps ou encore le début de l’année civile, la rentrée marque une étape : plus qu’à d’autres périodes, nous sommes face à l’avenir, donc à l’inconnu. Pour en avoir une image à l’avance, nous essayons de prévoir le plus possible. Les hommes ont depuis longtemps cherché à connaître l’avenir en consultant l’horoscope ou des voyantes. Mais il reste l’imprévisible, l’incertitude, le risque.
Christian Bobin nous dit : « C’est donc ça la vie, un livre dont l’encre est toujours fraîche et dont aucun lecteur ne pourra dire ; je l’ai lu. »
En mars 1996, moins de trois semaines avant d’être enlevé à Thibérine, Christian de Chergé écrivait : « Vouloir imaginer l’avenir, c’est faire de l’espérance fiction. Dès que nous pensons l’avenir, nous le pensons comme le passé. Demain sera autre chose. Nous ne pouvons pas l’imaginer. » Cela nous renvoie à notre condition humaine. L’homme n’est pas maître de son destin.
Face à la peur du risque, on pourra préférer continuer une vie difficile mais connue et contrôlée, plutôt que d’oser le changement, avec un espoir d’amélioration.« Un tien vaut mieux que deux tu l’auras. » Pourtant, si on sait trop d’avance, on se limite, on se prive de l’occasion de progresser, de découvrir, d’improviser.
Gabriel Ringlet nous dit : « Consentir à l’inachevé, c’est un gage de paix, de sérénité. Tâtonner dans le noir, s’égarer peut-être, mais y aller. » Arnaud Desjardins parle de « l’audace de vivre » et Christian Bobin nous assure que « quelque chose vient à tout instant nous secourir. » La foi, l’espérance, c’est lâcher prise, accepter de ne pas savoir, bouleverser nos prévisions, et avancer !
MTD