« Il faut pas se mettre dans l’idée qu’on peut plus rien faire »

Elle a déjà eu les honneurs de la presse. Mais Marcelle Loriol accepte encore d’être interviewée pour Le haut Clunisois. Elle le lit régulièrement « pour voir ce qui se passe ». Mais pourquoi cherche-t on à recueillir le témoignage de la patronne de la quincaillerie-droguerie de Tramayes ? C’est qu’à l’âge de 89 ans, elle est toujours aux commandes de son magasin.

Quand on s’étonne de cette performance elle répond : « Si on se met dans l’idée qu’on peut plus faire ça, on peut plus rien faire ! » Elle s’était fixé des dates butoirs, qui ont été autant d’étapes. Maintenant, elle projette de s’arrêter dans un an ou deux, mais qui sait ? « Je continuerais tant que je pourrais ! »

Être encore utile

Bien sûr, « la vie a tellement changé ! » Elle regrette la diminution des ventes. Mais elle est heureuse de raconter qu’une cliente a pu dénicher chez elle ce qu’elle n’avait pu trouver nulle part ailleurs : de l’amidon en grains ! « Tant qu’on peut faire plaisir ! » Elle se réjouit aussi que des gens passent dire bonjour même s’ils n’ont rien à acheter. Cela lui permet d’avoir des contacts et d’apprendre les nouvelles du pays. Elle ne prend pas de vacances. Son magasin n’est pas souvent fermé. Elle fait ses comptes « le dimanche bien tranquille ». Il faut aussi «préparer les commandes, chercher les références, ça fait travailler le cerveau ! » Je m’étonne de sa mémoire (Elle sait tout ce que contiennent son magasin et ses réserves. Elle trouve tout de suite ce que le client demande.) « Quand on vit dans son domaine, les objets sont toujours à leur place. »

Ne pas rester sans rien faire

Les autres occupations ne lui manquent pas : deux jardins, un petit qu’elle bêche encore et un grand, éloigné de la maison. « ça fait prendre l’air, ça fait faire de l’exercice ! » Elle trouve encore le temps de tricoter, de faire des mots fléchés, de lire un quotidien et Pèlerin. Elle s’étonne presque d’être « des fois fatiguée ». Elle regarde aussi les émissions de jeux, les documentaires, sans oublier la retransmission de la messe. Dans le passé, elle a aimé jouer avec le groupe de théâtre de Saint Point, dont elle appréciait l’ambiance. Elle aurait aussi voulu faire partie d’une chorale. « Je chantais tout le temps ! »

Son secret ? Elle dit : « Il faut aimer son métier. » Mais on constate aussi que ses centres d’intérêt sont nombreux et variés. Pas de souci, elle n’est pas à la veille de s’ennuyer !

Marie-Thérèse Denogent

Un nouveau venu dans le journal paroissial « Le haut Clunisois » !

Tout le monde, à Matour, connaît Jacques Bonnamour. Fils et petit-fils de marbrier, ce n’est pourtant pas la taille de la pierre qui l’a attiré mais l’Éducation nationale. Et une fois ses études universitaires terminées, ce n’est pas comme professeur d’Histoire que Jacques s’est retrouvé au collège mais comme intendant. C’est, aujourd’hui, un jeune retraité très actif.

 Pourquoi ce choix professionnel, Jacques ?

Après avoir, pendant trois ans, assuré maints remplacements en Saône-et-Loire, dans la Nièvre et en Côte-d’Or, l’instabilité de ma situation m’a incité à m’inscrire au concours d’intendant, que j’ai préparé tout en enseignant. J’ai ensuite été nommé définitivement en Saône-et-Loire. J’ai choisi cette voie non seulement parce que j’avais déjà fait des études de droit, mais surtout pour la diversité des actions à conduire et l’importance des relations humaines dans ce métier. J’ai beaucoup aimé suggérer des idées, mener à bien des projets – même si ce n’était pas mon rôle principal – en vue d’améliorer les conditions de travail et la vie au collège des élèves et du personnel.

 

Qu’auriez-vous pu faire d’autre ?

Assurer la direction d’une maison de retraite ! Il y a des besoins énormes dans ce domaine, surtout relationnels. Maintenir le lien inter-générationnel est essentiel. Nous avons toujours quelque chose à apprendre de nos aînés.

 

Qu’aimez-vous faire au quotidien ?

Lire, faire des recherches en Histoire et voyager ! Je suis allé dans toute l’Europe, en Israël, au Maroc, au Mexique, en Thaïlande, en Chine… Le fait d’appartenir pendant vingt ans à un groupe folklorique du Tournugeois m’a permis d’avoir beaucoup d’échanges avec l’étranger et de mieux comprendre, à travers ceux qui ne la connaissaient

pas, la notion de liberté. Je souhaiterais également faire perdurer la tradition orale et retranscrire les propos recueillis. Je voudrais, entre autre, travailler sur les traditions religieuses locales d’autrefois.

 

Vous êtes à l’origine du Comité pour la commémoration de la guerre de 14/18 à Matour et vous en êtes la cheville ouvrière. Conférences, lectures, chants, expositions diverses, projet de spectacle… Pourquoi un tel engagement ?

Pendant toute mon enfance, j’ai entendu ma grand-mère, qui vivait avec nous, parler de la guerre. Dans toutes les pièces, des objets rappelaient celle-ci. À 8 ans, j’ai été très impressionné par la visite de sites militaires dans la Meuse. J’ai voulu rendre un hommage à tous ceux qui s’étaient battus pour la France. Merci, Jacques, et bienvenue dans le bulletin du haut Clunisois.

 

Propos recueillis par Jeanne Besson

«Nous sommes d’abord des aidants»

La Marpa, ou Maison d’accueil rurale pour personnes âgées, est une structure familiale et conviviale accueillant dix-neuf
résidents valides ou dépendants, bénéficiant chacun d’un appartement avec terrasse privative où ils peuvent vivre «comme chez eux», dans leurs propres meubles, mais en sécurité. Cette autonomie est vivement encouragée. Tout est mis en œuvre pour la conserver ou la retrouver, même partiellement. Et c’est, entre autre, le rôle d’Annie, Béatrice, Marie-Christine, Delphine, Fatima, Laurie, Mireille, auxiliaires de vie, et Monique, adjointe de Sylvie, la responsable.

En quoi consiste votre travail ?

À tour de rôle, nous nous occupons de l’entretien de la maison, des repas, parfois de l’animation, et de la surveillance des nuits. Nous accompagnons les résidents, s’ils le demandent, dans les actes essentiels de la vie quotidienne : déplacements dans la maison ou à l’extérieur, aide à la toilette, à l’habillement, à la prise des repas ou des médicaments. Nos tâches sont variées et notre travail n’est jamais monotone.

Quel est votre horaire de travail ?

Nous travaillons de 30 à 35 heures par semaine mais avec des horaires très variables, de 3 h 30 à 10 heures par jour, parfois avec des coupures importantes. Certaines d’entre-nous assurent les gardes de nuit et un week-end sur trois, ainsi que les remplacements pendant les congés ou les maladies. Dans ce cas, une personne est embauchée avec un CDD. Nous adaptons nos horaires en fonction de l’état de santé des résidents, afin d’améliorer leur confort. Cela nous permet de travailler à deux, ce qui est apprécié.

Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ?

Le bien-être des résidents ! Ce qui est essentiel, c’est l’écoute attentive, la prise en compte de la personne, la qualité de la relation que nous parvenons à établir. Le petit nombre de résidents favorise les relations privilégiées, tout particulièrement lors des accompagnements de fin de vie. C’est l’occasion parfois de recevoir de belles leçons de sagesse. Mais ce n’est pas toujours facile. Les traits de caractère s’amplifient avec l’âge. Il faut savoir prendre du recul, être patiente, disponible, discrète. Et être positive ! Nous sommes avant tout des « aidants », des soignants, et ne remplaçons pas la famille ou les amis. Notre métier est un métier qui fait grandir parce qu’il nous permet de porter un autre regard sur la vieillesse et par là, sur notre propre vie.

Symboliquement ouverte à tous

On en parle depuis longtemps déjà. Des informations ont été données, mais des personnes continuent à poser des questions sur la future maison paroissiale à Le Fourneau sur la commune de Trambly (voir page 15 de notre précédent numéro). Je suis donc allée rencontrer quelques-uns des acteurs principaux pour obtenir des éclaircissements. Entretien avec Jean-Pierre Leconte, directeur de notre publication et curé de la paroisse.

On aurait pu continuer comme avant?

Jean-Pierre Leconte commence par remonter dans le passé, au moment où les paroisses ont été remodelées, où se sont créées les « grandes paroisses » (treize communes pour la nôtre). On ne s’est pas reposé alors la question du « centre » paroissial. On a gardé le modèle ancien, axé sur le logement du curé. Pour beaucoup de paroisses rurales, cela correspondait à un seul point principal naturel: un gros bourg. Notre cas est différent : répartition entre trois pôles, Tramayes, Matour, Dompierre. C’est Matour qui a joué le rôle jusqu’à présent. Mais la situation actuelle ne pouvait pas durer. « On ne pouvait pas ne rien faire » Il n’était pas possible que la municipalité de Matour continue à assumer seule cette charge, encore moins qu’elle assure une mise aux normes devenue incontournable pour un bâtiment à usage public.

Pourquoi avoir choisi de l’implanter à Le Fourneau?

Il y a donc quelques années que le sujet est évoqué et discuté avec les personnes en responsabilité. On s’est d’emblée orienté vers le centre géographique de la paroisse, Le Fourneau, sur la commune de Trambly : diminuer les déplacements, bien montrer que c’est la maison de tous. Cette dernière raison a aussi amené à éviter le centre d’un village. En plus, c’est un carrefour. Cette maison des chrétiens sera bien visible, repérable, identifiable, symboliquement ouverte, par sa forme hexagonale, sur tous les villages. Une rencontre avec les maires des treize communes a eu lieu. Ils ont été informés – certains l’étaient depuis longtemps -. Ils se sont intéressés et sont très favorables.

Mais qu’en pense l’évêque ?

Il a d’emblée approuvé : « C’est ce qu’il faut pour une paroisse en milieu rural » L’équipe qui est à l’origine du projet a d’ailleurs visité d’autres réalisations et s’en est inspirée : Ameugny, Saint Etienne-des-Ouillères.

Et à quoi servira la salle paroissiale ?

Il ne s’agit pas de se substituer à ce qui existe et qui fonctionne bien. Vu la modestie de la surface de cette maison, les grands rassemblements continueront à se faire dans les églises et les salles municipales. Ce sera un instrument à utiliser avec souplesse, selon la disponibilité et les préférences des gens. Il sera, bien sûr, à la disposition des groupes de catéchisme, avec l’équipement correspondant. Ce qui n’empêchera pas certains de fonctionner à la maison. Mais, on a constaté que ce n’est pas toujours facile de recevoir des groupes d’enfants chez soi et qu’un terrain neutre est parfois préférable. Cette maison accueillera ce qui existe déjà à la cure de Matour: secrétariat, comptabilité. Elle accueillera aussi les réunions des différents groupes existants, qui se font à Matour ou ailleurs : équipe d’animation paroissiale, conseil économique, service des malades, équipe de rédaction du bulletin, préparation au mariage, au baptême, préparation des messes et des funérailles… Elle accueillera aussi les autres groupes qui verront le jour.

La pratique religieuse diminue. Nous vieillissons. Des jeunes prendront-ils la relève? Que peut-on présager de l’activité paroissiale dans l’avenir?

De toutes façons, un groupe a besoin de projets. C’est une manière de « déplacer la question » et d’y répondre en partie. On peut donc penser que cette réalisation créera un dynamisme. De plus, Jean-Pierre est témoin de tout ce qui se passe de positif, en particulier au niveau de nombreuses familles fonctionnant souvent en réseaux. Elles se connaissent, se repèrent, et gèrent ensemble la vie de leurs enfants. Les jeunes vivent leur foi autrement. Certains participent à l’aumônerie de leur lycée, ou à des camps à Lourdes. Leur participation à la vie paroissiale dépendra moins de notre capacité d’organisation que de notre capacité de rencontre, d’écoute. Peut-être viendrontils nous parler de ce qu’ils font à une journée de rentrée par exemple, ou sur notre site internet en cours de création. Nous ne sommes pas irremplaçables !

Quelle gestion est prévue pour l’utilisation de la salle?

Une organisation de permanences existe déjà à la cure de Matour. Il faudra l’étoffer. Toute initiative sera bien accueillie et étudiée.

Tant d’étrangers sont en situation irrégulière !

Le Réseau d’Education Sans Frontières a été créé en 2004 à l’initiative de parents et d’enseignants qui aident et militent pour la régularisation des familles sans-papiers dont les enfants sont scolarisés et parmi eux, des jeunes majeurs sans papiers. Rencontre avec Iain Simpson Smith, un militant convaincu…

L’aide aux étrangers en situation irrégulière, c’est le quotidien de Iain Simpson Smith, militant à la Ligue des Droits de l’homme et membre de RESF. «?Notre réseau de bénévoles, nous dit Iain, qui compte une trentaine de militants actifs et plusieurs centaines de membres dans tout le département, a été constitué en septembre?2006, avec trente-deux organisations membres- associations,syndicats et partis politiques.Il a été mobilisé dès mars?2007 à Cluny lors de l’arrestation brutale, la mise en centre de rétention et l’expulsion d’une Camerounaise vivant dans le clunisois.?»

Accueillir et accompagner les demandeurs d’asile

L’objectif du RESF, comme celui d’autres associations telles que le Secours catholique, la Cimade, la Ligue des Droits de l’Homme, les amis de CADA et tant d’autres, est d’aider ces étrangers qui souvent se débattent pour venir ou rester en France. «?Notre aide, c’est les accueillir, les accompagner dansles démarches administratives, les aider à établir les dossiers, étudier les recours… mais aussi, informer le public, interpeller les responsables publics et manifester pour que leurs droits fondamentaux soient respectés!?»

Des actions publiques pacifiques

Vous avez vu peut-être les samedis au marché à Cluny ces cercles de silence, une belle façon non-violente de protester contre l’injustice. «?Je pourrais, dit Iain, vous citer tant de cas dramatiques dans le département : l’expulsion éclair de Philomène, étudiante malgache, après son assignation à résidence; Naïma, jeune Algérienne menacée d’expulsion, qui a fait une tentative de suicide; Helena, Angolaise déboutée du droit d’asile, qui s’est retrouvée à la rue avec ses deux enfants.?» Mais il y a aussi, heureusement, des dénouements positifs, comme la régularisation, après un long combat mené par son comité de soutien, d’Adil, jeune Marocain né en France mais ayant passé son enfance au Maroc, et à qui l’administration française n’avait pas accordé de titre de séjour lorsqu’il était venu, à l’âge de 16 ans, rejoindre sa famille installée à Mâcon… ou encore le retour et la régularisation d’Ilyes, jeune lycéen à Montceau, dont l’expulsion vers l’Algérie alors qu’il venait d’avoir 18 ans avait scandalisé ses parents, ses collègues de classe, ses professeurs et le député-maire de Montceau. «?C’estbien au nom de ces valeurs que nous exigeons le respect des droits humains et que nous trouvons insuffisantes, par exemple, les mesures proposées dans la récente circulaire Valls?», s’insurge Iain Simpson Smith.

Prêtre de la paroisse aux 13 clochers

Jean Pierre Leconte vient d’être reconduit pour cinq ans par Mgr Rivière, évêque d’Autun, comme curé de la paroisse des Saints-Apôtres en Haut-Clunisois.

Parlez-nous de votre vocation

Je suis l’aîné de trois enfants. Né à Rouen, je suis venu vivre avec ma famille à Mâcon où mon père était ouvrier.
Ma vocation est venue tôt vers 16-17 ans mais mon père a vécu ce choix comme une trahison. Pour lui, bien que respectueux des personnes engagées auprès des plus pauvres, les prêtres vivaient aux crochets de la société. Pour ne pas le heurter, j’ai suivi ma scolarité puis devancé l’appel. Ainsi j’étais plus âgé pour montrer ma détermination à rejoindre le séminaire d’Autun.
Mes parents étaient présents lors de mon ordination à 27 ans en 1963. J’ai été successivement vicaire à Cluny en 1968 puis à l’aumônerie générale des lycées de Chalon-sur-Saône.

« Prenons la vie comme elle est! »

 

A Paris durant trente années

J’ai rejoint l’institut pastoral catéchétique pour apprendre et enseigner. Autonome financièrement, j’ai pu acquérir la maison de mon grand-père maternel à Saint-Point. L’enseignement de la catéchèse à des prêtres de toutes nationalités a beaucoup ouvert mon esprit, j’ai progressé également au contact de figures de l’Église et grâce à la sociologie, pour devenir plus respectueux de la liberté de chacun, selon son choix de vie et ses propres valeurs.

De retour au pays

A l’âge de la retraite, je me suis senti disponible et prêt à m’installer dans ma région et à retrouver le diocèse d’Autun. Les mentalités avaient évolué paisiblement, j’ai trouvé une équipe d’animation pastorale solidaire et dynamique. «?Nous avons à cœur de mettre en valeur ce que font les gens et soignons particulièrement le bulletin paroissial.?»

« Une bibliothèque au service de tous »

Marie-France et Mado Roccati m’ont accueillie dans les locaux de la bibliothèque de Tramayes et m’ont exposé comment ce lieu qui pourrait n’être qu’un lieu de prêt de livres est devenu un lieu de vie pour la commune.

Qui gère la bibliothèque et comment ?

Depuis 2003 la bibliothèque est intercommunale et regroupe trois communes : Tramayes, Bourgvilain et Saint-Point, avec deux lieux d’accueil, Tramayes et Bourgvilain. Ce dernier fonctionne avec neuf bénévoles. A Tramayes une salariée : Marie-France Berland, et six bénévoles : Malou Langinieux, Mado Roccati, Katrine Maya, Michèle Carricondo, Laurence Croix et Véronique Roda.
En tant que salariée j’assure toute la gestion informatique (budget, livres et abonnements) mais aussi celle de l’équipe. Ce travail m’a été grandement facilité par le stage de formation que j’ai effectué en 2003-2004 : formation des auxiliaires de bibliothèque (ABF). J’ai travaillé auparavant treize ans comme secrétaire ce qui m’a apporté des compétences supplémentaires.
C’est là que Mado intervient pour ajouter: Marie-France ne se considère pas comme « chef » car tout est décidé en commun. Mais elle est très douée pour construire une équipe et avec elle nous avons envie d’être là, au sein du groupe chacun à son rôle.
Puis Marie-France reprend : Le travail est très vaste, on pourrait croire qu’en dehors des permanences (10 heures d’ouverture au public) tout est calme ! Bien au contraire, c’est là que tout se prépare : la gestion du budget alloué par les trois communes, choix des acquisitions, équipement des livres préparation des animations, réunion de l’équipe.

Justement, les animations c’est un point très important ?

Oui, bien sûr, les accueils de groupes demandent une grande préparation. Mais la récompense est toujours là : la joie des enfants… Nous intervenons dans les écoles, au relais libellule et également à l’hôpital Corsin. Nous avons organisé des échanges intergé- nérationnels par exemple un aprèsmidi « jeux de société », dans le cadre du projet fédérateur. Un moment très agréable pour tous ! Pour les animations nous aimons qu’elles soient en lien avec ce qui se vit dans le village. L’association « Lire et délires », composée de bénévoles gère les animations plus importantes.
Mais l’accueil des lecteurs reste un des temps fort, il faut avoir à cœur de satisfaire chacun, aussi bien celui qui cherche une lecture détente que celui qui désire le dernier Goncourt ou une recette de confiture…
Pour conclure je dirais que ce métier d’agent de bibliothèque est très agréable, d’une part pour les contacts que nous tissons avec les habitants de la commune, d’autre part pour la disponibilité qu’il me laisse dans ma vie familiale (20 heures par semaine plus 4 heures mensuelles pour bulletin municipal). J’ajouterais que pour une petite municipalité c’est un gros effort financier qui est consenti mais c’est vraiment un plus pour les gens du canton.

En route vers Assise

C’est d’abord l’histoire d’un chemin, celui de Françoise et Dominique Olislaeger, passionnés de randonnée et très attachés à saint François d’Assise. En 2002, Françoise souhaite marcher jusqu’à Assise, en Italie, puis après en avoir discuté avec des amis, un enthousiasme spontané a été partagé pour cheminer ensemble jusqu’à la ville de Saint-François…

C’est un travail de trois ans qui a permis de réaliser un itinéraire de 1 500 km reliant Vézelay à Saint-François : recherche des cartes topographiques, validation des cartes (car beaucoup de cartes italiennes n’ont pas été mises à jour depuis la seconde guerre mondiale !)… Ce projet, qui était à la base confidentiel, a nécessité un tel travail que la volonté de le partager avec un plus grand nombre est née, l’association Chemins d’Assise est donc créée.

Un topoguide mis à jour régulièrement pour s’orienter…

Un topoguide de l’itinéraire reliant Vézelay à Assise est téléchargeable sur Internet moyennant une cotisation à l’association. Les mises à jour de ce topoguide sont effectuées régulièrement suite aux remontées des marcheurs (problèmes de balisage, de logement…). De nouveaux hébergements sont également régulièrement ajoutés. Une des étapes de ce chemin passe par notre paroisse (étape Cluny – Tramayes).

… et un guide spirituel pour mieux se découvrir

Un guide spirituel Chemin d’intériorité sortira en mars 2010 pour accompagner les pèlerins qui veulent vivre cette expérience dans cet esprit. Chaque chapitre décrit les expériences vécues par les marcheurs au cours d’un pèlerinage : les rencontres, la persévérance, l’émerveillement, la solitude… Des textes, des poèmes et des chants permettent donc d’accompagner les pèlerins en décrivant comment saint François a vécu ces différentes expériences et comment chaque pèlerin peut les vivre à son tour.

Un chemin de rencontres dans l’esprit de saint François

Françoise et Dominique ont vécu de nombreuses rencontres sur le chemin de Saint-François. Un jour, ils rencontrent deux jeunes femmes du nord de la France qui rejoignent la Toscane à pied pour voir les peintures de Giotto. Françoise et Dominique leur parlent du chemin d’Assise. Elles suivent donc cet itinéraire et apprennent à découvrir saint François en chemin. À leur retour, elles enverront une carte de remerciement à Françoise et Dominique pour leur faire partager ce qu’elles ont vécu. Vivre au contact de la nature, avec la simplicité et le dépouillement que nécessite le chemin parcouru à pied, voilà l’esprit même de saint François.

Un site internet pour faire découvrir le chemin

De nombreuses personnes découvrent le chemin d’Assise via le site Internet : http://chemins.assise.free.fr. Le site comptabilise 15 000 visites en 2009 ! Beaucoup d’anciens « jacquaires » cherchent un chemin « moins fréquenté, plus nature, plus simple » où tout n’est pas organisé d’avance. La fraternisation universelle et l’harmonie avec la nature, tel est l’esprit de saint François d’Assise.